Je sais pas trop où poster ça, ni à qui en parler, alors pardonnez le pavé à venir mais j'ai besoin que ça sorte.
Il y a quelques semaines/mois, j'ai consulté. (Perte d'envie, motivation, quoi faire de ma vie, solitude pesante, relations pas saines, etc.) Et, la psy que j'ai eu en face de moi m'a dit une phrase que je ne comprenais pas, ou plutôt que je ne m'appliquais pas. "Il faudrait arriver à vous dé-séxualiser."
Au début, j'ai pas compris. - Enfin pour moi c'était normal de me faire draguer et me prendre des mains pas franchement désirées en soirée, enfin après tout je bois je danse et je rigole, ça arrive à tout le monde. Puis un coup de temps en temps, vu que je suis pas en couple, faut bien garder la machine en marche. Même si bon ça a jamais été l'extase les coups d'un soir, pas spécialement de respect tout ça, j'ai essayé un temps au début de ma vie d'adulte, puis j'ai arrêté voyant que ça m'apportait pas grand chose. Des fois sur petit coup de coeur ça arrivait, mais sans plus. -
Puis j'ai déménagé pour du travail et j'ai dû couper court à nos sessions, malgré le bien que ça m'apportait.
Et là, ce we, en faisant un peu le point sur pleins de choses, j'ai compris.
Les gens me voient comme un corps à sexe. Genre, les mecs ne s'intéressent pas à moi, ou pas trop, ou alors s'arrêtent très vite pour se pencher sur ma question dans un autre sens. Alors que bon, je suis loin d'être une aguicheuse professionnelle, mais j'ai un métier qui en fait fantasmer plus d'un. Du coup, dès que je suis sympathique -parce que je suis très avenante de nature- tout de suite j'ai droit à des allusions ou des gestes un peu trop intrusifs -alors qu'on se connait pas ou peu-. Et je me braque. Je me braque parce que j'en ai marre qu'on me cantonne à cette image là.
Et le pire, c'est que dans mes relations amicales, c'est pareil. Les filles, surtout en soirée, je suis genre une "menace" qui va leur piquer leur mec ou une "pute" parce que j'aime bien danser et m'amuser (sans forcément à avoir à me déshabiller hein. Juste rigoler un peu quoi.)
C'est d'autant plus flagrant que je viens de recommencer ma vie dans une nouvelle ville, et donc je connais très peu de gens. Des connaissances d'avant, heureusement, mais je n'arrive pas à rencontrer de nouveaux gens. J'ai essayé, naivement, les sites de rencontre en précisant bien que je souhaitais pas de plans, toussa toussa, mais même là au bout de quelques messages ça devient indécent. J'ai de plus en plus l'impression d'être un bout de viande, j'en arrive à arrêter de mettre des jupes ou/et des talons pour éviter les remarques. Je suis loin d'être une top modèle, mais je comprends pas.
j'ai réfléchis cet après midi, surtout en voyant que la dernière personne que je pensais pouvoir s'investir dans une relation était en couple depuis quelques semaines. Et là je me suis fait un défilement de vie sentimentale, et je me suis rendue compte que la dernière fois que qui que ce soit m'ait adressé un "je t'aime", j'avais 16 ans. J'en ai 23. Le malaise.
Plus ça passe et plus je me renferme dès que je sens un regard trop insistant, je tourne les yeux, je presse le pas, des fois j'en deviens même désagréable, alors que tellement pas...
On me dit parfois que j'ai l'air hautaine, moi je me trouve éteinte. J'ai même plus envie d'aller vers les autres, et en même temps c'est pesant d'affronter le monde et la vie toute seule. La contradiction, c'est que je sais plus quoi faire. J'ai voulu faire une rencontre madz, mais j'en arrive à un point où je doute tellement de moi que je me dis que je serai pas appréciée et que j'arriverai pas à m'intégrer dans un groupe d'inconnu/e/s. Alors que bon, c'est pas comme si les madzs étaient super gentilles d'après l'ambiance générale du forum. Je passe plus de temps au téléphone avec mes parents qu'avec des amis potentiels. Même sur les photos je ne me reconnais plus, dans le sens où je me trouve vide. Plante verte. Je me fais de la peine, je suis quelqu'un de jovial et qui donne beaucoup, mais là c'est trop lourd à porter et j'ai personne avec qui en parler, entre ceux qui trouvent que "j'exagère" et ceux qui en rient. Du coup je garde pour moi, et là j'implose. C'est con hein, mais ça fait quelques semaines voir mois que ça dure, ça plus tout un tas d'autre choses, mais pour le coup, je pense que je me suis jamais sentie seule et peu entourée...
Voilà, je sais pas trop si je suis la seule, je pense pas, mais j'avais besoin de poser ça là. C'est un peu triste mais ça fait du bien.