J'écris et puis j'efface le tout. J'hésite. En tout. Pour tout. Comme un bon bout de temps. J'ai une sainte horreur de parler de moi, de me mettre en avant même quand tout va bien, alors quand rien ne va, c'est juste impensable. Mais parfois... Je me dis que ça peut avoir du bon. Et puis tant pis.
J'ai le coeur qui va éclater. Tellement fort. Et moi, de mon côté, tellement seule et impuissante. Je ne suis même pas capable d'atténuer cette sensation d'éclatement, cette douleur qui me ronge depuis temps d'années. Je suis fatiguée, et lasse, d'entendre et de subir les mêmes remarques, les mêmes remontrances et les mêmes moqueries. Ma vie, ce que j'en ai fais et pourquoi. Moi, et mon physique, si gros, si gras, si moche et imposant. Mon état et cette fatigue constante que je traîne tel un boulet mort, et mon moral en berne. Toutes ces choses que je reçois constamment en pleine face, comme pour me rappeler, que je ne suis pas à la hauteur, et que je ne mérite pas d'être qui je suis, ce que je suis. Tant de choses qui me blessent, me rabaissent... Me font me sentir comme moins que rien. Une merde, parmi tant de choses et de personnes bien. Mieux que moi. Et puis. La comparaison. Je crois que, c'est ce qui fini et finira par achever mon coeur un jour. La comparaison de ma vie, avec celles des autres, malgré des chemins totalement différents. Cette petite critique acerbe, qui encore une fois, me compare à d'autres, et trop souvent à la famille, car je ne suis plus celle que j'avais pu être avant, tant mentalement, que physiquement. Ces demandes incessantes, pour que je change, que je m'habille comme bon leur semble, que j'enclenche un régime si draconien, que personne ne me reconnaîtrait. Pour leur bonheur. Leur satisfaction. Eux... Mais jamais moi. J'ai le coeur tellement triste, que tout autour de moi n'a plus de sens, plus de vie et de couleur. Je retourne à nouveau à la case départ. Celle ou tu ne touche pas 20 000€ et celle ou tu te feras quand même baiser, savonnette par terre ou non. Je me sens si sale, souillée. Je suis perdue, je ne me reconnais plus. Je nage en moi même, jusqu'à, me noyer. Peut-être. Certainement même.
J'ai beau chercher à comprendre, j'ai beau me remettre en question, au point d'en devenir folle, voir paranoïaque, que je finis par lâcher prise et laisser le tout me ronger, me dévorer. Me poser en coupable lorsque je suis victime. Ne plus me battre, et déposer les armes. Depuis bien trop longtemps.
Mon corps trahit mon passé, dévoile une partie de ma vie, expose mes douleurs, comme un vieux livre en exposition permanente. Mes yeux, ne reflètent qu'une âme froide, perdue à la recherche d'une lumière introuvable. Mon sourire, s'est effacé avec le temps et les pleures, mais s'anime pour se donner des airs de force lorsque le moment est venu, d'être en société, mais tout n'est que façade.
Rien ne change. La roue ne tourne pas, et je n'attends que ça. Je lâche mes derniers efforts, le peu d'énergie qu'il me reste, à esquisser un semblant de combat, avec eux, avec moi-même et ce que la vie m'impose. Mais rien. J'attends... Rien ne changera apparemment. Car, le destin a décidé que ma vie serait un parcours semé d’embûches, d'échecs et de souffrance. Mais, sans aide, le chemin est long, le chemin est silencieux et malheureux. Le chemin devient marécage, et terre gelée lorsque les gens qui vous entourent, vous tournent le dos, vous abattent et vous enfoncent sans cesse.
J'ai le coeur qui se fissure à chaque fois que j'ouvre la bouche. J'ai le coeur qui se déchire, à chaque mot que j'écris. J'ai le coeur qui me demande si il peut cesser de battre, à chaque fois que j'entends leurs paroles. Et pourtant, je reste là... Debout en surface, mais complètement à plat dans l'envers du décor. Inconsciemment, je ne sais pas ce qui me maintient en vie, ce qui me pousse à aller plus loin, et toujours plus fort. Peut-être que je le sais. Mais, que de me l'avouer me pique, m'irrite, me blesse encore plus. Peut-être que je crois savoir, et que je préfère oublier, comme si de rien n'était.
Un tas de mots sans aucun sens pour vous, que traduisent autant de maux accumulés pour moi. Mais, le but du jeu, n'est-il pas de s'ouvrir, et de laisser une trace de sa souffrance, comme on écrirait un mot, dans un livre d'or, sans jamais être sur de qui répondra ou de qui le lira et vous comprendra?
A l'heure d'aujourd'hui, et du haut de mes (presque) 25 ans, j'ai vécue. J'ai souffert. J'ai vu et parfois même vaincue. J'ai pleurer. J'ai aimer. J'ai détester au point de ressentir de la haine. J'ai eu les pires pensées. J'ai fais les pires choses. J'ai menti. Je me suis dévoilée. J'ai accumulé. J'ai entassé. J'ai délaissé. Tant de choses en suspend. Trop de choses de côtés. Je me retrouve avec un monticule de soucis, de tracas, de peine et compagnie. Un tas, à démêler, sans connaitre le début et la fin. Trop de sentiments refoulés, qui, avec le temps, s'accumulent et finissent par me rendre sous pression. Mais je sais que j'ai toujours été moi.
Ce qu'aujourd'hui on me reproche. Etre libre, et être moi-même. Une enclave de plus à chaque pied, comme si, la situation n'était pas déjà à pleurer.
Voilà pourquoi aujourd'hui, et pas un autre un jour, j'ai eu envie de vous cracher ma douleur à la gueule. De vous dire ces choses qui piquent. Et. Pourquoi, j'ai le coeur qui saigne et se vide. Pourquoi, je me perds, et que je ne sais plus qui je suis.
Car, dans ma vie, je n'ai pas eu la meilleure des étoiles pour veiller sur moi. Car dans ma vie, je n'ai pas eu les bonnes personnes autour de moi, et qu'elles n'ont jamais su dire ces mots qui soignent et réconfortent. Car, dans ma vie, j'ai manqué de tout... De l'amour à la stabilité. De la compréhension à l'acceptation. De douceur et de compassion. Mais, j'ai du donner. Sans jamais rien attendre en retour. Ni même un merci.
Car dans ma vie, ces personnes là sont ma famille. Et, qu'elle ne me laisseront de répit que le jour de leur mort, si ce n'est pas mon coeur qui cède avant.