@LiGie , ne t'inquiète pas, je ressens exactement la même chose.
Je suis prof d'anglais, et c'est très très très difficile car la plupart des élèves ne comprennent déjà pas le français, comme tu dis. Je passe mon temps à répéter, tout, tout le temps, c'en devient épuisant. Je ne sais pas si c'est dû au public (rep), à la génération... je n'aime pas les discours du type "cétat mieux avant", mais j'ai tout de même l'impression que ça peut être le cas.
C'est vraiment difficile de gérer l'hétérogénéité des classes, de faire en sorte que personne ne s'ennuie, que personne ne soit largué.
Et quand on rajoute des soucis de gestion de classe, c'est encore pire. La semaine dernière, on m'a envoyé des boulettes à la tête et un élève à sorti un genre de couteau en cours. Je suis complètement débordée et épuisée moralement.
J'aime préparer des cours, j'aime être au contact des élèves et leur apporter des choses, je pense qu'ils peuvent tous réussir. Le problème, comme tu le dis
@Hipcherry , c'est qu'ils ne s'investissent pas, qu'ils n'essaient pas. Une difficulté et paf, ils attendent que ça se passe (et font le bazar).
Je me remets beaucoup en question quant à ma capacité d'enseigner (en collège du moins). J'essaie de trouver des idées de rituels, des activités, j'essaie d'être plus carrée et rigoureuse pour que les élèves sachent où on va. J'applique les conseils de collègues chevronnés; je sais que les problèmes que je rencontre peuvent être liés à ma façon de faire (je manque de rigueur, de cadre). Mais quand même tout ça ne marche pas, j'avoue être démoralisée.
Heureusement, je n'ai ces soucis qu'avec une de mes classes sur tout mon service. Mais cette classe là me fout la boule au ventre, surtout quand je sais que je vais priver les rares élèves bosseurs d'une bonne année. Hier, je suis allée bosser avec une extinction de voix (grave erreur, à ne pas reproduire ^^). Ma première heure, avec ma première classe, s'est bien passée, les élèves étaient très à l'écoute et on a bien travaillé. La deuxième heure, avec ma classe de relous, c'était Bagdad. Les élèves eux même m'ont dit "mais c'est de votre faute, vous ne nous criez pas dessus!". Je suis donc rentrée chez moi me reposer.
Je pense aussi que le problème vient de cet espèce de paradigme "prof = dominant ; élève = dominé". Je suis ultra bienveillante, peut-être trop; j'aimerais être plus sur un pied d'égalité avec les élèves car je trouve ce rapport dominant/dominé malsain. On apprend dans de meilleures conditions en étant en confiance, en se sentant libre de s'exprimer. Mais cette attitude est loin d'être suivie dans le genre d'établissement où je suis (et c'est "normal", vu le profil des élèves). Du coup, ils me pourrissent encore plus car ils n'ont pas l'habitude de ce rapport là. (je ne sais pas si je suis claire
) C'est simplement une hypothèse.
Je crois que je vais prendre une dispo pour réfléchir à tout ça, passer l'agreg.
Enfin bref. Vivement les vacances. J'espère que vous n'allez pas trouver mon post trop décousu