C'est toujours un sujet délicat, le rapport au travail et à sa charge perso du coup je tenais quand même à préciser avant de répondre que je ne cherchais pas à culpabiliser/comparer avec quiconque c'est vraiment simplement qu'en lisant le message de
@Baptista j'ai soudain réalisé l'évolution énorme qu'il y avait eu entre ma propre charge de travail durant l'année de stage et celle que j'ai quatre ans plus tard.
Après je sais bien que quand on se retrouve sur deux bahuts avec tous les niveaux, quand on est PP dans un établissement difficile avec une direction qui ne tient pas la route ou quand on change de salle, de disposition et de matériel toutes les heures ça ajoute des difficultés très différentes et du temps de travail. Simplement dans mon cas il y a quatre ans j'aurais dit que ce métier était extrêmement prenant, qu'il fallait s'attendre à finir de bosser tous les soirs hyper tard et à y consacrer au moins une journée entière le week-end et maintenant, depuis deux ans et de plus en plus, ça n'a plus rien à voir. Et heureusement parce que je ne pense pas aujourd'hui que je resterais si c'était le cas.
@LiGie j'enseigne le français, en collège. Je n'ai que deux niveaux ce qui n'est clairement pas la même chose que quand on enseigne sur 3 ou 4 niveaux ou qu'on se tape quatre classes de 3e. Généralement maintenant construire une séquence me prend une journée (8h-19h sur un jour de vacances), je fais 6 séquences (3 GT + LC, 3 OI) par an avec dans chaque séquence 1 rédaction, 3 évaluations de grammaire, 1 évaluation de lecture, 1 évaluation finale - je sais que c'est peu d'évaluations comparé à certains collègues mais si j'en fais plus je suis vite débordée. Je sais aussi que certains font 10 ou 12 séquences, ça m'épate mais perso j'en suis incapable
Et au sujet des copies, je fais 3h30 de transports par jour aller-retour mais je les fais en transports en commun et je me sers de ce temps pour corriger des copies. Du coup je pense qu'en correction je dois mettre autant de temps que toi par tas et encore, un tas de rédactions en 4h j'aimerais y arriver mais là-dessus je suis super lente, mais comme c'est dans les transports c'est moins prenant. Et je fais en sorte que mes évaluations finales tombent souvent juste avant les vacances ou en fin d'année près d'un jour férié histoire de ne pas les subir le soir en rentrant du travail.
@Backstreet comme tu le dis j'ai ma salle et même si je n'y travaille pas j'y entrepose beaucoup de trucs alors que si je devais transporter tout ça d'une salle à l'autre je pense que ça me boufferait aussi du temps.
Je suis dans une établissement de banlieue parisienne plutôt classique, j'ai des ULIS, des pas ULIS mais pas loin, des élèves en grande difficulté (scolaire, sociale et compagnie), des élèves exclus des REP du coin qui finissent chez nous mais surtout, à 50-60% on va dire, des élèves plutôt sympa et dont les parents font au moins le minimum (acheter les fournitures, venir aux rendez-vous...) donc je n'ai clairement pas les soucis de gestion de classe ou de travail que j'ai pu avoir dans d'autres établissements, ce qui me libère du temps. Je bosse aussi avec une équipe qui est globalement efficace là-dessus, je n'ai pas à gérer mes cas problématiques seule ni à les garder en classe s'ils rendent le cours impossible ce qui est aussi un gain de temps (sur le coup mais aussi après le cours).
Et du coup
@Melody Nelson je ne suis pas prof principal, déjà ça me libère pas mal de temps. Ensuite mon établissement n'est pas particulièrement fan des réunions et j'avoue que je ne fais pas celles qui ne sont pas obligatoires mais "vivement conseillées" si elles ne m'intéressent pas. Je ne fais pas d'EPI, je ne note pas par compétences et je ne monte pas de projets
Alors c'est pas toujours très bien vu mais je ne suis pas convaincue que ça soit particulièrement bénéfique pour les élèves, quand j'en ai fait j'ai eu l'impression de perdre un temps fou tant en classe qu'en dehors et même si j'admire les projets que montent certains collègues bon, voilà, tout ça c'est pas trop mon truc. Alors je fais ce que je sais faire, je m'inscris à des formations pour apprendre à faire d'autres trucs en espérant découvrir l'intérêt des parcours d'AP ou des EPI mais je n'en ressors jamais convaincue donc je continue comme ça
Et, pour finir, ma situation personnelle (locataire, en couple avec quelqu'un qui a des horaires de bureau, pas d'enfant) joue beaucoup. Je peux m'organiser comme je le veux sans avoir à prendre d'autres éléments en compte que mes classes et moi.
Du coup voilà, clairement tout ça fait que je peux rentrer le soir sans taf à la maison. Je ne considère pas que j'ai des conditions de travail idéales, j'ai connu bien mieux, mais elles sont très correctes. C'est un ensemble mais qui pour moi devrait être la norme (bon sans les 3h30 de trajet) : avoir un EDT qui libère des demi-journées, n'avoir que deux niveaux ou trois maximum, avoir une salle fixe ou presque fixe, ne pas se retrouver PP si on ne l'a pas demandé, ne pas devoir subir l'amour de son chef pour les réunions... Et il y a des choses auxquelles on ne peut rien faire mais il y en a aussi qu'on peut refuser, quand et si on le souhaite, et qui permettent d'améliorer conditions et temps de travail.
@Backstreet J'aurais dû le préciser mais je compte le mercredi après-midi dans les deux demi journées de libre ! Après je considère déjà ça comme un EDT mal fait ou parfois volontairement fait ainsi - vu que certains chefs d'établissement adorent faire en sorte de faire venir les profs toute la journée tous les jours
C'est idiot et contre-productif et on est bien d'accord que lorsque cela arrive et qu'on se retrouve à faire ses heures sur 5 jours de 8h à 17h30, forcément on va se retrouver à bosser bien plus le soir sauf si on arrive à tirer profit de toutes les heures de trou ce qui dépend du fait d'avoir sa salle, de l'organisation de la salle des profs, de la qualité du matériel informatique et de tout un tas de trucs sur lesquels on n'a aucun contrôle...
Edit : Ah et puis je fais souvent grève et quand c'est le cas je m'avance sur mon boulot le matin avant d'aller manifester