@lenanel Je vais essayer de répondre à tes questions. Pour info, ça fait 4 ans que je suis prof des écoles en Bretagne
.
1/ Personnellement, je ne connaissais pas le CLEMI. Je demanderai à mes collègues au retour de vacances. Je ne me rappelle pas avoir vu passer ce sigle, mais il est possible que je l'ai loupé.
2/ Cette question me fait doucement rire parce que je repense au moment où j'ai annoncé à mes parents que je passais le concours de PE... Ils m'ont ri au nez
. J'étais assez connue dans ma famille pour ne pas aimer les enfants
.
Tu verras ma réponse à la question suivante (pour la genèse de comment je suis devenue prof) mais en gros, ça n'a jamais été une vocation pour moi.
Avec mes trois années d'expérience (et cette quatrième en cours), je me dis que les "qualités" pour être prof, c'est : d'être capable de se questionner (sur sa pratique, ses envies...), d'être curieux, de travailler en équipe (notamment pour mutualiser, demander de l'aide... Choses que j'ai été incapable de faire au début) et de savoir dire stop (garder une vie à côté, des passions...). Hônnetement, ça me paraît la base transversale à tous les aspects du métier (rapport avec les élèves, avec les collègues, la hiérarchie...).
3/ Être prof des écoles a été un choix par élimination. J'ai longtemps voulu être journaliste (
). Puis, j'ai été happée par mes études à la fac. Je voulais y enseigner, faire une thèse (en anglais). Puis, j'ai compris que ce n'était pas de mon acabit (ni de mon goût de lécher des fesses
). Alors j'ai tenté le CAPES et l'agrégation. J'ai eu les écrits du CAPES et... je ne suis pas allée aux oraux
. En fait, ça me saoulait de ne faire que de l'anglais et de devoir déménager. Alors, je me suis rappelée que PE permettait de rester dans le coin et... j'ai pensé que les enfants, c'était facile.
J'ai passé deux fois le concours, en étant pionne à côté.
Et je ne regrette pas du tout !
Je suis partie avec de "mauvaises raisons" (croire que c'était facile), mais je suis totalement épanouie maintenant. Je m'éclate avec les gamins, même s'il y a vraiment des journées de
aussi. J'ai acquis beaucoup de compétences/qualités et j'ai vraiment grandi, je trouve. En fait, je pense aussi que ne pas avoir la vocation ou la passion des enfants, ça m'a bien aidée sur certains aspects du métier, notamment la première année. Je n'avais pas de vision idéalisée. Et j'ai toujours des passions à côté, que j'emmène aussi à l'école (mes gamins font beaucoup de musique
).
Après, il y a une partie du métier qui est vraiment reloue (tout ce qui est en lien avec la hiérarchie, en fait : les heures à justifier (formation, apc, réunions), les documents à rendre...).
Il faut aussi te préparer à ne pas être considéré (par certains parents, par certains dans la société, par certains collègues du collège/lycée (Pas vous, collègues madz
mais certains machos croisés en formation...), par ta hiérarchie...), à avoir un boulot qui te prend vraiment du temps et que tu ramènes à la maison (d'où l'importance de pouvoir dire stop), à avoir des conditions de travail pas terribles (et que dire pour les gamins...), et un début de carrière pas très aidant (postes dont personne ne veut, mais qui te forment).
Bref, désolée de ce message trop long...
Juste, à mes yeux, c'est vraiment un chouette métier
.