@LSDumb , c'est intéressant, ce que tu écris. Je ne suis pas forcément d'accord avec tout, mais on peut en discuter
Pour la question du savoir, je suis bien d'accord que le prof n'est plus le seul détenteur, comme c'était le cas il y a cinquante ans (je pense aux matières style français, maths, HG, langues vivantes, philo etc... bien entendu pour les matières plus techniques ça ne s'applique pas). Il est vrai qu'aujourd'hui, on a la chance de pouvoir s'appuyer sur énormément de ressources et de pouvoir envoyer les élèves vers ces ressources là aussi. Et c'est quand même super cool. Par exemple, dans ma matière (l'anglais), je trouve que les élèves ont un bien meilleur niveau maintenant que ya dix ans, grâce aux séries, aux sites comme 9gag, buzzfeed, aux jeux vidéos... (même si, certes la grammaire est peut être moins bien maitrisée, mais au moins, ils communiquent plus facilement, ce qui est le but d'une langue selon moi).
"Donc maintenant on fait quoi ? Bah. Peut-être que, mais juste peut-être hein, déjà arrêter de jouer les réacs élitistes ce serait un bon début. Comme ça, peut-être on peut envisager d'essayer de les comprendre, ces gamins : qu'est-ce qu'ils aiment ? qu'est-ce qu'ils n'aiment pas ? pourquoi le français (dans mon cas, mais ça pourrait être les maths, les sciences, n'importe) ça les intéresse pas de base ? qu'est-ce qui fait sens pour eux ? comment ils conçoivent la vie, du haut de leurs 11/12/13/14 ans ? qu'est-ce qu'ils savent déjà, qu'est-ce qu'ils ne savent pas ? qu'est-ce qui leur est facile, qu'est-ce qui leur est difficile ? Tout ça pour arriver aux deux questions ultimes :
- Comment je fais pour leur faire comprendre telle notion ?
- Comment je fais pour que les élèves donnent du sens à l'apprentissage de telle notion ?
C'est pas baisser son niveau d'exigences que de s'adapter aux capacités des élèves. Et puis au bout d'un moment, 'faut peut-être se rappeler aussi qu'en tant que prof' on est pas là pour faire étalage de notre savoir immense, mais bien pour apprendre quelque chose, de manière DURABLE, aux élèves."
-> Je pense que chaque prof se demande ça quand même dans la préparation de ses cours, c'est la plus grande partie du métier selon moi...
Je suis d'accord avec le fait que les élèves n'ont pas forcément envie d'être là et de s'investir. Si on arrive à rester proche de leurs centres d'intérêts tout en suivant le programme, c'est quand même plus agréable pour tout le monde. Après, malheureusement, ça ne fonctionne pas forcément. Je le vois bien avec mes classes de troisièmes. Une particulièrement pénible, je leur avais demandé ce qu'ils aimeraient étudier comme thème. Ils m'avaient répondu "le cinéma". Fair enough, je construis tout un truc sur le cinéma, les bandes annonces, etc. Eh bien, même si ils sont dans l'ensemble plus investis et motivés, ce n'est pas le cas de tout le monde... Certains élèves ne sont pas à leur place (#collègeuniquemagueule) et se font royalement suer.
"Et bref, ça m'révolte de savoir que tous ces gamins vont rester avec leurs lacunes, avec leur manque de culture, de curiosité, d'esprit critique ; et qu'ils vont potentiellement galérer toute leur vie... tout ça parce que l'Éducation nationale pullule de profs qu'ont pas compris leur métier et qui pourrissent le système entier avec leurs énooooormes égos de merde."
-> Je me permettrais de nuancer tes propos tout de même. Je pense que c'est plus compliqué que ça. Des profs avec des égos surdimensionnés, il y en a, c'est sûr. Je pense que moi même j'ai déjà sorti à mes élèves dans un accès de colère " et dire que j'ai un bac + 5 pour faire ça". (j'ai honte, mais j'étais très énervée). Mais c'est un ensemble de choses qui font que le système ne peut pas marcher correctement. D'une part, enseigner quelque chose à 30 voire 35 gamins qui ont tous des besoins différents c'est quand même extrêmement compliqué, même avec toute la différenciation du monde. Je le vois bien avec mes troisièmes. Certains élèves sont vraiment bons, et d'autres ne savent pas identifier un verbe. Tu as beau différencier, ça fera une moitié qui s'ennuie et l'autre qui est perdue :/
Je pense qu'il y a une certaine forme de découragement aussi, face aux différents gouvernements qui en ont rien à foutre de l'éducation de leurs citoyens, face au manque de moyens, face au manque de curiosité et d'intérêt des élèves, même quand on se casse la tête à créer quelque chose qui pourrait les intéresser. Je pense qu'il y a un blocage du côté des élèves également: "non mais de toutes façons, c'est le prof qui propose donc c'est forcément nul car les profs ne nous comprennent pas" (blocage légitime d'ailleurs).
On fait un métier difficile, très chouette, mais difficile. Je ne sais pas si mon pavé est très organisé, mais j'ai trouvé intéressant de débattre là dessus

N'hésitez pas à me dire si j'ai formulé des choses maladroitement (comme cette phrase par exemple

)