J'achève la 11ème semaine (pourquoi je continue à compter en semaine, je ne sais pas

) avec une perte de 11,5 kilos depuis le début du rééquilibrage. Ce qui signifie que j'arrive à la moitié de mon objectif final
Ça n'a pas été une semaine facile. L'accumulation de la fatigue, de la mauvaise humeur, du stress et des petites déceptions par ci par là ont joué sur mon moral et je me suis trouvée particulièrement moche, grosse et débile. Je me suis focalisée sur plein de défauts que j'occultais totalement ces derniers temps, notamment en me regardant en maillot de bain

Du coup, j'ai repris mes vieux réflexes pourris : je me suis comparée aux filles de mon club, tant au niveau physique (elles sont mieux foutues) qu'au niveau des capacités (elles sont plus intelligentes, plus sportives, plus motivées). J'ai lâché l'affaire avec un garçon qui me plait parce qu'il est "trop beau" pour moi et qu'il mérite mieux qu'une fille comme moi

Mes entraînements (surtout la piscine) m'ont démotivé, je sentais que j'avais du mal et que je n'étais pas au top de ma forme. Puis, j'ai été déçue du poids sur la balance vendredi, alors que j'ai perdu plus que ces dernières semaines. J'avais envie de me punir, de renforcer le rééquilibrage, de me tuer au sport, mais finalement je me suis rabattue sur des crêpes le soir et un buffet à volonté le lendemain

Et je me suis offert un ballotin de chocolat pour me réconforter

(yolo)
Bref, j'ai été complètement découragée et un peu lassée par le travail qui me reste encore à abattre. Et si je ne suis pas satisfaite du résultat final ? Et si je suis toujours aussi mal dans ma peau une fois que j'aurai stabilisé mon poids ? Et si je suis condamnée à me considérer comme une personne laide ? J'ai peur que tous ces efforts ne mènent à rien, que je sois seulement portée par la motivation que me procurent les premiers changements physiques mais que ce ne soit qu'illusoire. J'ai peur de me voiler la face : je vois/sens que je maigris, mais ça ne changera jamais ce que je suis, c'est à dire une fille "bof". Je me résume toujours à ce qualificatif, parce que je ne pars jamais du principe que je peux être bien. À quoi bon s'évertuer à faire du sport, manger équilibré si ce n'est pas pour en sortir sublimé ?

Évidemment, tout ça n'a rien d'objectif. Les filles à qui je prête mille qualités n'ont rien de plus que moi, je ne suis pas plus bête ou plus troll qu'une autre. Ce mec est beau à mes yeux mais ça ne le rend pas supérieur pour autant. Mon poids est seulement un indicatif, il ne tient pas compte de la façon dont je m'affine etc.
Je n'ai pas envie de recommencer à envier les autres parce que j'en oublie que moi aussi, j'ai des atouts et que je peux plaire. Je ne veux pas devenir dépendante des chiffres, je ne veux pas que ma vie tourne autour d'une balance et que ça me rende rigide et trop dure avec moi-même. Je ne veux surtout pas continuer mes objectifs pour les mauvaises raisons : j'ai commencé le triathlon pour me faire du bien et pour me réaliser dans une discipline, ce rééquilibrage est né d'une envie d'être bien dans ma peau, pas pour ressembler à un idéal physique et inatteignable. Je veux continuer à me faire plaisir, ça ne doit pas devenir une contrainte parce que le principal n'est pas de perdre encore 10kg mais de réussir à mettre fin à la guerre que je me mène.
Je crois que les baisses de moral de ce type sont nécessaires pour continuer à avancer, ça me fait prendre conscience que tout est encore fragile mais que je peux le surmonter plutôt que de baisser les bras. J'espère reprendre vite le dessus
