C'était il y a plusieurs jours maintenant, mais ça m'a suffisamment marqué pour que j'en parle aujourd'hui. J'étais en voiture, j'allais à un magasin, en ville. Arrivée à un tournant, il y a un homme à vélo, et j'estime que je n'ai pas suffisamment de visibilité - même aucune - sur la voie d'en face pour pouvoir le dépasser. Je le suis donc sur plusieurs mètres, à une allure assez ralentie. Je ne sais pas exactement à combien je roulais - doucement, oui. Et puis je parlais avec ma mère, nous étions en grande discussion comme à chaque fois qu'elle est assise à côté de moi dans la voiture et la vie de la route passe un peu en mode automatique dans ces cas-là, donc je suis restée derrière le vélo en ligne droite (courte, et il y avait un rond-point juste après), en pensant que je ne faisais rien de mal, en n'y pensant pas du tout d'ailleurs.
Soudainement, dans le rétro, je vois le bas d'un camion blanc, collé à moi. Plus que collé, c'est comme s'il allait me bouffer - beaucoup de camions le font, j'ai remarqué, qu'on aille à la vitesse adéquate, vite ou non. J'accélère un peu, parce que j'ai compris qu'il était pressé et qu'il avait décidé qu'il n'y avait que lui sur la route et que j'étais un obstacle pour lui. Je vois donc enfin le haut du camion, et le mec derrière le pare-brise. Il me colle de nouveau au cul, alors que j'ai accéléré pourtant pour lui faire comprendre que j'avais pris en compte qu'il était un connard de merde pressé et égoiste. Mais non, monsieur ne veut pas en rester là. Ses fenêtres sont ouvertes, comme les miennes, et je l'entends gueuler. "C'est pas possible, putain, ça va pas assez vite, ça va pas assez vite, avance, allez putain, avance !" Monsieur le répétait en boucle et je pouvais voir dans le rétro ses gestes à l'appui, les mains levées comme au ciel, priant, comme s'il hallucinait de voir une situation pareille, comme si c'était le choc, l'atterrement complet, il allait en crever, il allait en crever que je n'aille pas assez vite.
Avec ma mère, on se demande pourquoi il est autant remonté, on hallucine complet, et on se demande quel est le problème. Il me suit jusqu'au magasin, mais je fais en sorte de changer de direction un peu au dernier moment parce que j'ai l'impression qu'il me suit, et que j'ai un peu la trouille, je pense qu'il va faire en sorte de me choper et j'ai pas la force d'affronter ça. Je suis atterrée. Je demande à ma mère si c'est moi le problème, ou si c'est lui, si c'est moi qui ait fait quelque chose d'anormal, ou si c'est lui qui a un comportement inadapté. J'y comprends rien. Devant l'agressivité des gens, j'en suis toujours au même point : je ne comprends pas. Qu'est-ce qui a pu se passer de si grave pour que la personne en soit arrivée à me parler sur ce ton, à se comporter avec moi comme s'il fallait m'éliminer. J'ai envie de pleurer, parce que je me sens encore plus faible que d'habitude, déjà que je le suis en temps normal - et en même temps, j'ai envie de meurtre, j'ai envie qu'il crève, parce qu'il m'a fait mal, juste derrière son camion de merde, et que je veux pas qu'on me fasse du mal, je donne ce droit à personne.
J'en ai déduit aussi que plusieurs choses ont pu augmenter son agressivité envers moi :
- J'ai une petite voiture, et il a un camion, ce qui visiblement semble lui faire penser qu'il a un pouvoir important sur moi.
- Je suis une femme, jeune, qui fait très jeune, et de plus une autre femme est à côté de moi, ce qui a pu le rendre encore plus agressif en pensant qu'il est permis d'être davantage un gros connard avec des femmes qu'avec des hommes.
- Les gens sur la route n'ont jamais le temps, il faut que ça aille vite, comme il m'a dit d'ailleurs, et comme leurs lois se doivent d'être imposées aux autres, il a pris ma lenteur pour de la provocation.
- C'est un gros connard et j'aurais aimé être un homme puissant, m'arrêter en pleine voie, sortir de la voiture, ouvrir sa portière et lui démonter sa sale gueule.
- Il avait peut-être sa femme à côté de lui en train d'accoucher et y avait plus que ça qui existait.
- Il était de très mauvaise humeur, et j'étais là au mauvais moment. Ce qui me semble très probable mais je ne suis pas sûre que les autres raisons ne rentrent pas aussi en compte.
- Et enfin, comme j'aime à me dire, comme 60% des hommes derrière le volant de leur camion, c'est une petite ordure.
Soudainement, dans le rétro, je vois le bas d'un camion blanc, collé à moi. Plus que collé, c'est comme s'il allait me bouffer - beaucoup de camions le font, j'ai remarqué, qu'on aille à la vitesse adéquate, vite ou non. J'accélère un peu, parce que j'ai compris qu'il était pressé et qu'il avait décidé qu'il n'y avait que lui sur la route et que j'étais un obstacle pour lui. Je vois donc enfin le haut du camion, et le mec derrière le pare-brise. Il me colle de nouveau au cul, alors que j'ai accéléré pourtant pour lui faire comprendre que j'avais pris en compte qu'il était un connard de merde pressé et égoiste. Mais non, monsieur ne veut pas en rester là. Ses fenêtres sont ouvertes, comme les miennes, et je l'entends gueuler. "C'est pas possible, putain, ça va pas assez vite, ça va pas assez vite, avance, allez putain, avance !" Monsieur le répétait en boucle et je pouvais voir dans le rétro ses gestes à l'appui, les mains levées comme au ciel, priant, comme s'il hallucinait de voir une situation pareille, comme si c'était le choc, l'atterrement complet, il allait en crever, il allait en crever que je n'aille pas assez vite.
Avec ma mère, on se demande pourquoi il est autant remonté, on hallucine complet, et on se demande quel est le problème. Il me suit jusqu'au magasin, mais je fais en sorte de changer de direction un peu au dernier moment parce que j'ai l'impression qu'il me suit, et que j'ai un peu la trouille, je pense qu'il va faire en sorte de me choper et j'ai pas la force d'affronter ça. Je suis atterrée. Je demande à ma mère si c'est moi le problème, ou si c'est lui, si c'est moi qui ait fait quelque chose d'anormal, ou si c'est lui qui a un comportement inadapté. J'y comprends rien. Devant l'agressivité des gens, j'en suis toujours au même point : je ne comprends pas. Qu'est-ce qui a pu se passer de si grave pour que la personne en soit arrivée à me parler sur ce ton, à se comporter avec moi comme s'il fallait m'éliminer. J'ai envie de pleurer, parce que je me sens encore plus faible que d'habitude, déjà que je le suis en temps normal - et en même temps, j'ai envie de meurtre, j'ai envie qu'il crève, parce qu'il m'a fait mal, juste derrière son camion de merde, et que je veux pas qu'on me fasse du mal, je donne ce droit à personne.
J'en ai déduit aussi que plusieurs choses ont pu augmenter son agressivité envers moi :
- J'ai une petite voiture, et il a un camion, ce qui visiblement semble lui faire penser qu'il a un pouvoir important sur moi.
- Je suis une femme, jeune, qui fait très jeune, et de plus une autre femme est à côté de moi, ce qui a pu le rendre encore plus agressif en pensant qu'il est permis d'être davantage un gros connard avec des femmes qu'avec des hommes.
- Les gens sur la route n'ont jamais le temps, il faut que ça aille vite, comme il m'a dit d'ailleurs, et comme leurs lois se doivent d'être imposées aux autres, il a pris ma lenteur pour de la provocation.
- C'est un gros connard et j'aurais aimé être un homme puissant, m'arrêter en pleine voie, sortir de la voiture, ouvrir sa portière et lui démonter sa sale gueule.
- Il avait peut-être sa femme à côté de lui en train d'accoucher et y avait plus que ça qui existait.
- Il était de très mauvaise humeur, et j'étais là au mauvais moment. Ce qui me semble très probable mais je ne suis pas sûre que les autres raisons ne rentrent pas aussi en compte.
- Et enfin, comme j'aime à me dire, comme 60% des hommes derrière le volant de leur camion, c'est une petite ordure.