Tout le monde, dans le tram bondé en fin d'après-midi: à partir du moment où une poussette est rentrée, et où une femme a commencé à râler, tout le monde s'est mis à parler, naturellement:
- des groupes se sont formés entre les pro-poussette et les anti-poussette. A noter que la femme (TRES typiquement alsacienne) qui avait déclenché la discussion a rapidement rallié le clan des anti-poussette quand elle a vu qu'une autre (ENCORE PLUS typiquement alsacienne, très négligée, et vêtue d'un gilet fluorescent orange) la rejoignait et expliquait qu'elle allait prévenir la CTS.
Mais quand cette dernière s'est aperçue que tout le monde était définitivement pro-poussette, elle nous a expliqué, comme conclusion logique de ses menaces et de ses regards noirs à la maman, que "ces enfants étaient vraiment trop gentil, et qu'après tout, on avait bien assez de place"
Comme tout le monde était finalement d'accord, faisait des prévisions sur la possibilité ou non d'accueillir d'autres voyageurs au prochain arrêt, et souriait poliment, la femme qui avait déclenché la polémique s'est exclamé en riant qu'elle allait explosé si quelqu'un prononçait à nouveau le mot 'poussette'. Un mec en costard s'est alors mis à répété "poussette, poussette, poussette", mais personne ne l'a entendu.
- Pendant ce temps, le môme de 6-7 avec qui j' échangeait des sourires timides depuis quelques stations s'est carrément mis à m'expliquer ses jeux, à faire le pitre pour attirer mon attention. Il avait l'air de comprendre la discussion des adultes et adhérait à l'opinion générale: il levait un peu les yeux au ciel, et adressait des regards amicaux à la petite fille de la poussette. Ma bonne humeur du jour me donnait l'impression qu'une vraie complicité était née entre les 3 seuls enfants, un peu désabusés, du wagon(j'oublie parfois que j'ai 17 ans), et les regards des deux petits semblaient presque amoureux. La fillette était, malgré la chaleur, coiffée d'un bonnet blanc à plusieurs pompons et vêtue d'une doudoune.
Le mioche était fringué comme n'importe quel gamin de son age. Il était allé rejoindre un pote de son père, qui m'avais au départ mise assez mal à l'aise: jogging "bleu caille-ra" (désolée, rien trouvé de mieux), regard vide et appuyé à la fois, etc...Mais son insistance pour faire rire le petit, ses soupirs d'hippopotame et les regards complices échangés avec la mère, assez guindée, de la petite et 2-3 vieilles bourgeoises m'ont finalement amusés.
- A un moment, une des vieilles dames assez bourgeoise, probablement la grand mère du bébé, a tendu au petit garçon un petit lu. Bien qu'il l'aie refusé, cela ressemblait à un remerciement au pote du père du petit, ou même à un "geste de rapprochement" envers la classe populaire à laquelle appartenait la plupart du wagon. Gné, j'extrapole.
Le pote du père du petit a finalement dévoré le biscuit, et malgré l'absence de 'merci', la vieille semblait ravie.
Juste après, elle a demandé au mec et à une lycéenne fashion s'ils se connaissaient. 'aie pas fait gaffe pourquoi.
Ces 10-15 minutes en tram étaient assez surréaliste, surtout quand on connaît le mutisme habituel des passagers.
Yeah!
Et étonnamment, dans le tram que j'ai pris juste après, les gens se faisaient à nouveau des politesses, aidaient une vieille dame à abaisser un siège rabatable, se poussaient de quelques centimètres en expliquant à la vieille dame "qu'elle serait ainsi plus à l'aise", complimentaient la propriétaire d'un labrador.
????????????
Il se passe quoi exactement?
Edit: tout ça m'avait fait oublié qu'en général, ça m'énerve moi aussi les mères qui rentrent dans les trams bondés avec une poussette géante...