@Iris Chase Déjà, bravo pour ta prise de décision et la façon dont tu assumes les conséquences directes
Et ensuite, je n'aurai pas grand-chose à dire si ce n'est : pourquoi faudrait-il nécessairement être malheureux.se après une rupture ?
Je vois souvent ce schéma se reproduire ici : quand un.e madz souhaite quitter son.sa partenaire et n'éprouve pas de tristesse ni de remords mais juste un brin de nostalgie à cette idée, iel se pose souvent la question de s'iel est normal.e. Ben... Oui ? Une rupture n'est pas toujours dans le sang et les larmes ; comme tu l'as dit, parfois, c'est la bonne décision malgré l'amour et la tendresse qui peut rester et dans ce cas, le respect prévaut.
Lors de ma rupture avec mon dernier ex avec qui j'avais passé 3 ans et demi, avec qui j'avais fomenté de grands projets (on habitait ensemble depuis deux ans, on prévoyait des voyages, un mariage, des enfants peut-être), je ne me suis jamais sentie plus en phase avec moi-même que lorsque je lui ai fait comprendre que pour nous, c'était fini. Il en a été très surpris et très malheureux, et je pense qu'en voyant sa propre tristesse, j'ai cru en miroir qu'on attendait de moi la même chose. Du coup je suis venue poster sur ce topic, un peu paniquée, en mode "il me fait de grandes déclarations déchirantes et j'arrive pas à me sentir dans le même état que lui, c'est normal ou je suis un monstre au cœur de pierre ?
". Et puis, faut dire aussi que j'étais déjà bien engagée avec mon monsieur actuel, de ce fait j'étais sans doute beaucoup plus obnubilée par cette relation naissante que par les crises de larmes de mon ex. Mais quand bien même, je me rappelle sur le coup m'être dit : "Bon, là il se passe ça avec J. (mon copain et crush de l'époque), mais au fond, même si ça ne débouche sur rien, je suis quand même super heureuse de me retrouver célibataire". Et pendant les quelques semaines d'intervalles qui ont suivi entre le "Fais tes affaires, je te quitte" et mon premier baiser avec J., j'ai vécu ma vie dans une optique de liberté sentimentale totale, et si j'étais un peu désolée pour mon ex (plus par empathie que parce que j'en avais vraiment quelque-chose à faire) et que j'espérais qu'il se remettrait de la rupture assez facilement et rapidement, j'avais décidé de ne pas me sentir mal "parce que la convention l'édicte".
Donc à toi, je te dirais la même chose : ça ne sert à rien d'essayer de ressentir des choses qu'on ne ressent pas.
Si tu te sens bien mieux dans ta situation actuelle, je n'ai qu'à te féliciter parce qu'il est parfois dur de prendre une décision potentiellement catastrophique d'un point de vue sociétal ("c'était un gentil garçon, absolument parfait, il ne m'a jamais manqué de respect, pourquoi est-ce que je lui/nous inflige une rupture alors qu'on s'entend si bien dans l'absolu ?") mais au potentiel ô combien extraordinaire.
Dans mon cas, j'ai sauté le pas, peu après ma rupture donc, sans avoir jamais vu J. en chair et en os, j'ai économisé de l'argent, pris un billet d'avion pour l'Angleterre le plus rapidement possible et depuis ce jour, on ne s'est plus jamais quitté. Ca va faire plus de 16 mois qu'on est donc ensemble, que je l'aime d'amour fou et que chaque jour, je me félicite d'avoir pris cette décision quand il m'embrasse le matin au réveil. Certain.e.s sur le topic ont pu penser il y a 16 mois auparavant que j'étais complètement folle de jouer un tel coup de poker, que c'était une belle utopie digne d'un film hollywoodien ("elle rencontre un mec sur Internet, ils se rendent compte un an plus tard qu'ils sont entrain de tomber amoureux et sans garantie aucune, ils décident de s'installer ensemble puis de se fiancer puis d'avoir un bébé"
). Peut-être qu'iels le pensent encore, haha
Mais pour ma part, je suis dans une période heureuse, sereine et apaisée, et j'ai passé 20 ans de ma vie à chercher cet état de grâce...
Alors pour toi, peut-être que pour le moment, tu ne veux rien sentimentalement parlant. Peut-être que d'être dans un couple "carré" et monogame ne te fait pas trop envie. Y'a rien de mal à cela, bien au contraire ! Prend tout le temps qu'il te faut pour te (re)découvrir, dénicher des nouveautés que tu ignorais à propos de toi-même (pour ma part, ça a été le fait que je pouvais et
voulais être indépendante, que malgré mon syndrome de la peur de l'abandon, j'avais les ressources nécessaires pour
aimer être seule). Je pense que c'est en s'épanouissant dans son coin qu'on fait les rencontres les plus décisives de sa vie, parce qu'on se rend plus facilement compte de ce dont on a réellement "besoin" (et non pas ce qu'on
pense être essentiel) pour être bien, voire heureux, dans sa vie. Parce qu'en supprimant les pensées parasites liées aux peurs irrationnelles ("Je n'intéresse personne", "j'ai peur d'être seul.e", "est-ce qu'on s'intéresse à moi par curiosité ou par pitié ?", etc.), on ne garde que l'essentiel et on attire donc que l'essentiel. On attire donc les bonnes personnes pour les bonnes raisons.
Bref, j'ai écrit un petit pavé ultra théorique et pas forcément bien clair (désolée
) parce que je me suis laissée emporter dans le flot de mes pensées, mais
TL;DR : Ne culpabilise pas d'avoir pris une décision car tu veux être (plus) heureuse. C'est la moindre des choses. On n'a qu'une vie, on va pas perdre du temps précieux à se demander si on a bien fait parce que les autres ont du mal à nous suivre. Il faut avancer pour soi, par pour le regard extérieur. Et j'espère de tout cœur, que ce soit seule, avec ton crush ou avec quelqu'un d'autre d'encore inconnu, que tu seras heureuse.