un comportement récurrent dans un couple hétéro
Mais c'est documenté pour les couple homosexuels, pour qu'on puisse certifier que cela n'arrive pas autant à ce niveau ? Ca m'étonne qu'on fasse autant la distinction, je veux bien que tu m'éclaires sur ce point, si tu le peux.
Enfin, c'est vrai que ce serait logique qu'on se retrouve avec des couples d'hommes qui s'en foutent, et des couples de femmes qui partagent tout car elles ont conscience de la charge mentale de l'autre. Mais c'est peut-être un poil caricatural. Mais comme je considère qu'il n'y a pas que la charge mentale qui entre en compte dans le bon déroulement du partage des tâches, je trouve que c'est mettre de côté pas mal de dynamiques importantes que de limiter ce schéma au couple hétéro, non ?
Mais du coup si on suit ta logique, les jeunes qui restent chez leur parents à plus de 18 ans (études etc), ils devraient faire toutes les tâches ménagères vu qu'ils sont entretenus?
Si on suit sa logique, les jeunes en question travaillent (puisqu'ils suivent des études), donc ils ne sont pas à mettre au même niveau que des chômeurs en recherche de travail (même s'il y a effectivement possibilité d'une recherche active de boulot, j'ai l'impression que le volume horaire consacré à ça est quand même moins important, et moins susceptible d'être épuisant intellectuellement (tout en pouvant l'être psychologiquement :/). Elle ne parle pas du fait d'être rémunéré (le lien entre un chômeur et un étudiant), mais bien du fait d'avoir du "temps libre".
C'est beaucoup plus dur si un jour la relation ne se trouve pas être satisfaisante de quitter son partenaire quand on a perdu en autonomie.
J'ai du mal à voir le fait de faire le ménage comme une perte d'autonomie. Concrètement, le moins "autonome", c'est celui qui a besoin de l'autre pour faire son ménage, non ?
Enfin, je comprends l'argument, dans le sens où tu veux montrer qu'une femme doit agir pour elle pour se sentir libre de penser à elle à un autre niveau également, mais je ne suis pas sûre que ce soit un manque d'autonomie qui soit la conséquence d'un tel phénomène.
Et donc je vois pas pourquoi les femmes devraient payer doublement en devant faire plus de tâches ménagères pour compenser la différence de salaire.
Je crois qu'elle parlait du temps libre, pas des rémunérations. Je présume qu'une femme qui gagne plus que son compagnon, mais qui a aussi plus de temps libre que lui devrait aussi, pour
@chatsauvage1, avoir une part de ménage plus importante. Le fait de dire qu'un homme travaillant plus que nous devrait moins faire le ménage, cela ne fait pas du tout référence au salaire mais bien au volume horaire consacré au travail, à équilibrer avec le volume horaire consacré au ménage. Ainsi, elle me semble dire "S'il n'y a pas 50/50 pour le travail, mais par exemple 70/30, pourquoi avoir forcément 50/50 pour le ménage, et pas 30/70 ?".
D'ailleurs, l'Insee montre assez bien qu'on a un temps travail-ménage qui est assez équivalent, en moyenne, pour les hommes et les femmes, avec les hommes qui travaillent plus, et les femmes qui font plus le ménage. On n'a pas eu besoin des rémunérations pour arriver à l'hypothèse qu'une femme, en moyenne, a plus de temps à consacrer au ménage qu'un homme, puisque celui-ci travaille souvent plus.
On voulait garder une dynamique où on se sent les deux égaux dans notre relation.
Je pense que c'est vraiment là que c'est important. Globalement, le but ne serait pas d'avoir forcément le même temps libre, mais de ne pas se sentir lésé. Des deux côtés. Toi, un système qui semble fonctionner a été de faire du 50/50, même si tu sembles estimer que vous ne faites pas 50/50 pour les autres obligations. Pour d'autres, cela ne conviendrait pas. Et je pense aussi qu'il faut, quoi qu'il arrive, se rendre compte qu'on va devoir faire des concessions.
Et j'ajouterais qu'une personne qui vit seule fait le 100% de ses tâches domestiques, en étant en couple c'est déjà bien de n'avoir que le 50 %
Je trouve que c'est un peu rapide d'en venir à cette conclusion, parce que le ménage d'un foyer à plusieurs membres n'est pas le même que lorsqu'on est seul. Toute seule, si je suis fatiguée, je peux me permettre de vivre dans mon bazar, et personne ne viendra me dire que ça le dérange et que je dois faire quelque chose. Avec quelqu'un, je dois aussi le prendre en compte. Et donc, forcément, si cette personne est plus dérangée que moi par mon désordre, elle risque de moins bien vivre que moi ces périodes où je ne me sens pas de faire le ménage à fond. Donc même en faisant la même chose que mon "100%" de personne seule, elle risque de ne pas considérer que je fais les 50% de personnes vivant en couple. Tu vois ce que je veux dire ?
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Si je rentre tous les soirs très tard et que je passe ma journée à bosser, je ne vais pas faire mon ménage. Je vais me détendre. Parce que j'en ai besoin psychologiquement. En prenant parfois sur moi pour ranger/nettoyer un peu, mais pas à fond. Si mon compagnon avait beaucoup plus de temps pour lui, qu'il est à la maison depuis des heures, et qu'il se sent en forme... oui, je vais peut-être trouver qu'il abuse un peu s'il vient se plaindre parce que je l'importune à ne pas être opérationnelle et à ne pas ranger pour SON confort. Et d'un autre côté, c'est son droit d'avoir besoin d'ordre et de propreté à un plus haut niveau, et c'est aussi son droit de ne pas ranger tout mon désordre comme s'il était ma boniche. Mais voilà, pour lui convenir, je dois me faire violence. On a pas tous la force et un recul sur soi suffisant pour le faire, encore moins sur le long terme.
Je pense à ma famille, par exemple. Mon père a clairement la "charge mentale" dans le couple. Or, il travaille avec des horaires de fou, et ma mère ne travaille pas en ce moment. Elle fait ce qu'il faut pour qu'elle se sente à l'aise (elle n'a rien contre le désordre donc ne range pas trop, elle fait quelques tâches ménagères si elle en a envie et que ça lui semble nécessaire, parfois la cuisine si elle le désire). Mais mon père a des exigences également bien supérieures aux siennes : il a besoin d'ordre tout le temps (sauf dans son armoire
), il a besoin de passer l'aspirateur tous les jours (voire plusieurs fois par jour), de faire les vitres très régulièrement, de n'avoir rien qui dépasse, de manger un repas sain, équilibré, fait maison et non monotone... Alors clairement, il se sent souvent lésé dans cette histoire, parce que, pour se sentir bien, il va forcément avoir besoin qu'une part de ménage supplémentaire soit accomplie. S'il le demande à ma mère, elle va mal le vivre, parce qu'elle se sent très bien dans l'environnement tel qu'il est. Elle va peut-être faire un mini effort de temps en temps (mais c'est pas toujours évident quand tu te sens bien et que tu ne vois pas où est le problème). Du coup, il va s'y atteler lui-même, ce qui va l'épuiser en plus de ce qu'il fait déjà, et ce qui crée des tensions entre eux. Dans leur cas, mon père mériterait de mieux profiter de son temps libre, déjà très court (quand il rentre, il s'endort sur place, il mériterait de pouvoir aller au lit direct sans avoir à s'en faire), mais il ne peut pas et va chercher le ménage, en plus pour se sentir suffisamment bien pour enfin parvenir à cette détente. Mais ce n'est pas non plus très juste d'exiger de ma mère qu'elle fasse ce qu'il faut pour qu'IL se sente bien, s'il a des exigences si élevées qu'ELLE ne se sentira pas bien du tout.
Ce que je veux dire, c'est que c'est complexe et pas évident de dire "Le mieux c'est...".
- Il faut prendre en compte le besoin de chacun : tout le monde n'a pas les mêmes exigences concernant son environnement.
- Il faut prendre en compte la nécessité d'avoir du temps libre et du temps de repos : parfois, ça oblige à opérer un déséquilibrage, contrôlé, entre la charge de ménage dans le couple.
- Il faut prendre en compte la personnalité de tous : mon père trouve que ma mère ne se stresse pas assez. Devrait-elle se stresser pour que les choses se passent mieux ? Cela allègerait-il vraiment sa charge mentale de façon qualitative pour eux deux ? Ainsi, on peut être une force tranquille qui ne va pas s'en faire au même niveau qu'une autre, et ça ne veut pas forcément dire qu'on s'en fout, juste qu'on n'est pas pareil.
- Il faut aussi qu'aucun des deux ne se sentent lésés, exploités, et trop sollicités. Là, c'est la fameuse question de la charge mentale. Ca demande réajustement.
Dans tous les cas, il faut réussir à en discuter posément. C'est pas évident, surtout quand ça implique de demander à l'autre de faire quelque chose de pas agréable pour nous soulager un peu de cette charge...
Aussi, j'ai souvent l'impression qu'on ne s'attaque pas au problème au bon endroit lorsqu'on attend des hommes de changer en premier. Les femmes ont plus souvent une charge mentale importante que les hommes. Mais les hommes ont-il tort de ne pas en avoir une aussi importante ? Concrètement, ma mère, l'"homme de la famille" niveau charge mentale, se sent très heureuse comme elle est.
Je pense que c'est au niveau de l'éducation qu'il faudrait agir, en étant plus équitable et en faisant très vite comprendre que chacun doit faire son ménage, mais que sa qualité ne dépend pas uniquement de la tenue impeccable de son foyer... Il faudrait aussi que les femmes apprennent à lâcher prise, et ce n'est encore une fois pas évident...
Concernant les tâches ménagères, ce qui m'énerve, c'est que le patriarcat n'est jamais très loin non plus... parce que souvent je vois bien les mecs célib' s'occuper de manière autonome de leurs affaires puis dès qu'ils se mettent en couple, beaucoup plus se reposer sur la copine/compagne/épouse...
Parce que les hommes se disent "Chic, je peux en faire moins !" ou parce que les femmes en font spontanément plus ? Je pense que c'est méga complexe, et que ça agit autant sur l'homme que sur la femme. Comme tu le dis, le patriarcat s'exprime dans ça. ^^
mais je pense que c'est aussi que ça m'énerve que ça ait pas été fait alors que ça aurait pu être fait, genre malgré moi, je m'énerve parce que c'est trop symbolique.
Comme tu le dis, c'est parfois très symbolique, on peut s'agacer que l'autre ait eu le temps mais n'ait pas penser à le faire alors que, nous, même sans l'avoir fait, on a eu cette pensée. Peut-être que l'autre aussi y a pensé et s'est dit, de la même façon que tu l'aurais fait seule, "la flemme, on s'en fout tous les deux de toute façon" ? On n'est pas dans la tête de l'autre, mais parfois on peut estimer très appréciable qu'il fasse ce qu'on ne se sent pas toujours capable de faire à cause de raisons souvent très similaires aux siennes.