Je pense que la plupart du temps, ce conseil de "profite de ta jeunesse" est donné en toute bienveillance. Quand on avance en âge, on se rend compte que le couple, qui est vendu par la société comme étant le but utlime, peut aussi être un endroit dangereux si un des deux partenaires est toxique. Dangereux parce qu'au final, c'est souvent un huis-clos dont on essaye de préserver l'image vis-à-vis de l'extérieur, si bien que les victimes d'abus mettent trop longtemps à oser en parler.
Et rationnellement, on peut effectivement craindre qu'une personne qui se met en couple jeune n'ait pas assez de maturité ou d'expérience pour détecter les signaux d'alarmes d'une relation toxique.
Mais... l'idée que même si le couple est génial, c'est dommage de ne pas avoir "profité" avant m'exaspère un peu. J'ai rencontré M. Kettricken à l'approche de la trentaine. Avant lui, je n'ai jamais eu de "vraies" relations de couples (jamais vécu avec personne, jamais présenté qlq à mes amis etc). Donc on peut dire que j'ai largement eu le temps de profiter. Ben concrètement... je l'ai pas fait.
Je n'aime pas le flirt et la séduction, très peu de gens me plaisent (et peut-être que c'est réciproque

) donc franchement, le célibat n'a pas été un terrain d'aventure merveilleux pour moi. Je ne le regrette pas car j'ai adoré pouvoir me construire en toute indépendance, ça a été très important pour moi, mais , j'ai grandi avec ma mère qui me répétait "apprend à vivre seule avant de vivre avec quelqu'un" et au final, je me suis rendue compte que je savais si bien vivre seule que je ne savais pas du tout comment vivre avec quelqu'un

(même si ça s'est avéré d'une simplicité déconcertante avec M. Kettricken

).
Bref, pour moi, cette décénnie d'indépendance a été cruciale mais je trouve aussi que les couples qui se rencontrent à 15 ans et sont toujours heureux ensemble 15 ans plus tard (j'en connais plusieurs) sont hyper mignons.
(Le sentiment d'avoir été arnaquée que j'ai ressenti quand j'ai découvert que ma grande féministe de mère, qui voulait absolument que j'apprenne à vivre seule, n'avait JAMAIS vécu seule, qu'elle était passée direct de chez ses parents à l'emménagement avec mon père. Sur le cou, je l'ai un peu pourrie, et elle s'est défendue en disant "Mais si, j'ai vécu la moitié de la semaine seule dans un studio pendant quelques mois"... Sérieux ? Tu me dis ça à moi qui vit seule depuis 6 ans et à qui ça commence à peser ?

)