@irisetrose On avait du en parler vaguement en cours (de psycho), car ce que tu racontes fais écho à quelque chose que j'ai déjà entendu. Ce que je me souviens, je crois, c'est que toutes ces expressions liées à la maladie mentale, ça permet aux gens de mettre une distance entre eux et la maladie. Le langage c'est très puissant. Dire à quelqu'un "t'es folle", ça permet d'une certaine façon de se dire que "soi-même on n'est pas fou", on met de la distance, parce que la maladie mentale ça effraie. Donc c'est une analyse un peu différente de ce que tu dis, mais ça rejoint beaucoup en fait.
Mais alors pourquoi certain.es utilisent ce genre d'expression pour faire "cool" ? Genre "on a séché les cours on est trop des ouf/des malades" ? Ça m'intrigue !
Bon après je suis pas un exemple, moi même je dis des trucs comme "t'es dingue/taré" quand je plaisante avec quelqu'un (ex : "Je me suis enchaîné tous les épisodes de vikings ! J'ai pas dormi depuis deux jours !" "Mais t'es taré, haha"), parce que dans mon esprit c'est des mots qui n'ont plus vraiment de sens aujourd'hui... C'est pas un diagnostic "dingue" ou "taré". C'est pas comme dire "t'es borderline" : ça c'est un terme qu'on utilise vraiment pour s'identifier donc ça me semble plus problématique. (
Mais ce n'est que mon ressenti hein, je comprends qu'on soit sensible à ces termes, vraiment !)
Et même en tant que suicidaire (ex-suicidaire ? Ça s'arrête vraiment un jour ?) je dis des choses comme "je suis épuisée, je m'en vais mourir sous la couette."
Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça :/ Je fais beaucoup attention à mes expressions pour ce qui touche au sexisme, homophobie, racisme, etc. mais ça me bouffe déjà le peu d'énergie que j'ai, et je ne me sens pas capable de faire attention à d'autres abus de langage pour le moment, et pourtant je suis concernée

Je félicite celleux qui en ont la force !
(Par contre je ne supporte pas les blagues du genre "je vais me tailler les veines", là c'est trop intime pour moi, c'est trop "spécifique" pour que j'arrive à me dire que c'est juste une expression. Ouais c'est vraiment les expressions spécifiques/diagnostiques qui me posent problème

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A part ça, je venais surtout pour me plaindre de ma prof d'Inventaire de la Personnalité (sur les troubles de la personnalité pathologique) : elle est... Comment vous situer le personnage...
Disons qu'elle a énuméré de nombreux troubles et elle caricaturait à chaque fois une "personne type", du genre :
"trouble de la personnalité paranoïaque : c'est des gens ils sont dangereux. Ils peuvent vous tuer dans votre cabinet parce que vous rentrez pas dans leur jeu !".
J'étais
très mal à l'aise et en colère contre elle. Il y a suffisamment de stéréotypes qui collent à la peau des différents troubles psy, si en plus une prof ("l'autorité, elle a forcément raison") en rajoute une couche...
Alors oui, je pense qu'en tant que futurs psy, on pourra être confronté.es à un moment ou à un autre à un.e patient dangereux, ça arrive. Mais ça sera vraiment une minorité, et en plus on dit pas les choses comme ça, sans y mettre de forme ! On peut dire "il y a des risques chez certaines personnes, mais elles sont minoritaires. La plupart des patient.es sont victimes de violences, pas l'inverse", on dit pas "ouh c'est tous des dangereux ils vont vous buter !". C'est grave ce qu'elle a dit.
Surtout que statistiquement, parmi tous les troubles qu'elle a cité (dont des choses "communes" comme la dépression) il y a forcément des personnes dans l'amphi qui étaient concernées et qui ont du subir ce discours.
Ça m'a mis hors de moi. Je n'ai pas compris à quel jeu elle jouait. Comme elle se faisait des petites scénettes d'imitation, je n'ai pas compris si elle se moquait de ces stéréotypes ou si elle les validaient

Dans les deux cas c'est vraiment nul et dangereux de la part d'une enseignante en psychologie

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