renny;3917984 a dit :
Je comprend bien tout ce que tu avances, d'un certain point de vue, ça se défend, mais tu parles de personnes de 60 ans, au moins, et ces personnes la sont nées en 1950, ont été les révoltés de Mai 68, ont vécu leur jeunesse durant les 70's, l'émancipation de la femme, la loi Veil, la démocratisation du divorce, etc
Ceux la se débrouillent plutot bien,puisque plus prompts à se séparer, vivre, seuls, etc.
Et je le redis, ça demeure une démarche sexiste, ce qui est décevant venant de femmes qui l'ont vraiment vécu plus que nous jeunes femmes de notre temps.
Moi je suis plutôt d'accord avec @gringo. C'est facile de dire "on t'a frappé toute ta vie sur la joue droite maintenant, tends la gauche".
On ne parle pas de gens qui sont nés dans les années 50 et avaient 20 en 68 là, contrairement à ce que tu dis! Ce ne sont pas celles qui ont vécu la révolution sexuelle! A 60 ans, on est pas encore en maison de retraite
On parle de gens qui sont nés avant la guerre et dont les mères n'ont pas eu le droit de voter avant leurs 40 ans au moins (l'une des "entrepreneuses", Thérèse avait 76 ans en 2003 selon l'article, ça veut dire qu'elle en a 86 maintenant et qu'elle est née vers 1926, les autres sont nées fin des années 20 début années 30, c'est une tout autre génération que les soixantuitard!).
On parle de femmes qui n'avaient pas accès à la contraception dans les premières années de leur mariage (la pilule a été légalisée en 1967 en France, Thérèse avait 41 ans), qui n'auraient pas pu avorter si elles avaient voulu (l'avortement a été légalisé en 1971 en France, Thérèse avait 45 ans), qui devaient demander l'autorisation de leur mari pour beaucoup de choses (jusqu'à ses 40 ans, le mari de Thérèse pouvait s'opposer à ce qu'elle travaille ou gère les biens communs) et qui n'osaient souvent pas divorcer car c'était compliqué (le divorce par consentement mutuel c'était en 1973, Thérèse avait 47 ans). Je ne vois pas très bien comment elles ont pu profiter de l'égalité des droits dans leur jeunesse...
On parle de femmes qui ont fréquenté des hommes qui ne savaient pas cuisiner, qui ne faisaient pas le ménage et ne s'occupaient pas des enfants. Elles acceptaient ça car c'est partout pareil et que ces hommes étaient leur famille... Ce qui ne sera pas le cas dans une maison de retraite.
Beaucoup d'hommes de cette génération, s'ils se retrouvent veufs, sont complètement perdus face aux tâches ménagères : ils ne savent souvent pas où sont les produits d'entretien, ont rarement cuisiné autre chose que des pâtes à l'eau, ne comprennent pas les différences de température et de vitesse d'essorage de la machine à laver, savent passer un aspirateur mais n'ont pas le réflexe d'aller nettoyer les toilettes ou de passer un chiffon sur les plinthes...
Donc ils ne pourraient pas faire leur part du job mais en plus, il n'y aurait même plus l'excuse de "nous sommes en couple"! Tu aurais envie de faire le ménage gratos tous les jours pour un vieux que tu ne connais pas? Moi non!
C'est cool de vouloir lutter pour une société idéale mais si tu sais que tu vas accueillir des gens sous ton toit qui vont
avoir une attitude sexiste malgré eux et que tu ne pourras pas les changer (la moitié de leur vie était placée sous le signe de l'inégalité homme/femme devant la loi), que tu sais qu'il ne te reste plus tant que ça à vivre, est-ce que tu vas vraiment avoir envie de sacrifier ta paix de fin de vie à un idéal qui ne t'apportera rien en disant "bienvenue, je sais que la répartition des tâches ne seront pas égales et que je devrais me taper tout le boulot mais
parce que je suis contre le sexisme, je vous accueille quand même"?
Après évidemment que je suis contre le sexisme en tout genre mais
il faut aussi prendre en compte les facteurs sociaux avant d'exiger de tout le monde que ce soit appliqué. Ce ne sont pas des maths où il suffit d'assurer l'égalité numérique pour que ce soit réellement égal...
Parfois, une application rigide d'un principe fait plus de mal que de bien...