Coucou, je viens en coup de vent (pour changer) je vous lis en sous marin mais j'ai toujours l'impression d'avoir rien d'intéressant à dire... Bref la je suis malade et j'ai remarqué que quand je suis malade mon corps a vraiment besoin de manger végétarien comme pour me détoxifier! Donc avec l'amoureux nous sommes allé manger Vegan ce midi dans un petit resto à Gili (Indonésie) et c'était vraiment très très bon! Par la suite on en a profité pour parler des vg, des vegan, du développement en France etc et mon copain avait une réflexion qu'il voulait partager avec vous donc je lui laisse la main
Petites réflexions sur le veganisme/végétarienisme, et sur les traditions gastronomiques. Puisque je suis français, on va parler et prendre pour exemple la gastronomie et la culture alimentaire française. Tout d'abord, je suis omnivore et, bien que j'ai réduit ma consommation de viande et notamment de viandes rouges, j'en mange quand même de temps en temps. Pour moi, limiter la consommation de viande est un acte essentiel pour notre avenir, que ce soit d'un point de vue moral ou écologique. D'un point de vue moral parce que la consommation de masse entraine aussi bien des abus sur le bien-être de l'animal et sur la moralité de l'homme qui les maltraite, d'un point écologique parce qu'un animal consomme bien plus d'eau et d'énergie que faire pousser des plantes/se nourrir d'insectes.
Maintenant, quand je me projette et que j'imagine un monde sans viande, comme si on passait violemment de l'un à l'autre, je me demande où passent nos traditions culinaires. Doit-on sacrifier pour les idées et écologiques notre patrimoine culinaire, en retirant ou remplaçant tous les plats à base de viande? Je pense que ça serait perdre quelque chose de trop important pour notre culture, notre art, et qu'il serait dommage de le jeter aux orties parce que trop barbare et inadaptée.
Les alternatives à la viande ne peuvent pas remplacer dans les recettes la viande en elle même, dans le sens ou elles apportent un nouveau sens : on parle de blanquette "végé", et pas de blanquette de veau, par exemple. On ajoute un filtre "végé" sur la recette, on la transforme, et ça, pas encore assez de gens sont capables d'abandonner ça pour un monde sans viande.
Pour moi, la viande a bel et bien une place dans le monde de demain, une place qui préserverait ces plats et recettes originelles, mais une place très limitée. La nourriture animale doit pour moi avoir, dans un premier temps, une place de nourriture rare, de nourriture exceptionnelle mais de bonne qualité. Bonne qualité ne signifie pas goût, mais de traitement éthique en premier lieu et non marchand de la vie de l'animale que l'on va utiliser.
Le monde d'après-demain, si c'est nécessaire, pourra-être sans viande, complètement, puisque l'art et la culture culinaire se sera déjà adapté au monde quasi-sans-viande, mais je crois que ce sont deux étapes (au moins) différentes et que l'une précède l'autre.
Je crois aussi que c'est une des raisons qui stigmatisent selon moi les mouvements de défense pour la vie animale, parce qu'ils demandent, entre autre, d'abandonner ce pan de culture de façon abrupt, et c'est inadapté à la situation actuelle.
La solution pour moi ne réside pas dans l'abandon, mais dans l'alternative. Pourquoi manger de la viande, quand il existe une alternative à nos habitudes de français moyens, qui pour le même prix voir moins cher, permet de ne pas tuer un animal et propose un aliment de meilleur qualité.
Je prend par exemple le steak haché (dégueulasse) surgelé vendu par 10, généralement à 6e/kg, chose qui constituait la plupart de mes plats étudiants il y a quelques années. Aujourd'hui il n'existe aucune alternative végé ou végan qu'on trouve partout dans cet ordre de prix à ce type de viande. Et pourtant, en mettant en concurrence quelque chose d'industriel à un autre, qui d'une part contient de la viande, et d'autre part non, je parierai que les gens préfèreraient sans doute prendre le plat végé, et ce pour deux raisons au moins :
-> Ce n'est pas de la raclure d'os qu'on a bouillie et haché mais un légume cuit
-> C'est du légume donc meilleur pour la santé.
(-> La cause animale viendrait en 3eme ou 4eme raisons, si la personne y est un minimum sensible)
Bien entendu le gout et la texture rentrent en compte, mais ça présente une nouvelle alternative. Pour moi, manger végé/ vegan, ce n'est pas forcément (même si c'est mieux) manger bio. Et c'est alternative végé/vegan industrielle commencer à peine à émerger, mais ce seront elles qui transformeront, à mon avis, notre monde de boucher en monde quasi-sans viande.