@Mels Oui c'est marrant parce que je réfléchissais justement pas mal à tout ça au cours du visionnage. En fait pendant toute la partie "découverte" et "enquête" du début (avant qu'il ne parle vraiment de mort d'animaux, d'abattage), je me demandais "mais du coup, pendant qu'il réfléchit à tout ça, est-ce qu'il mange de la viande ?" C'était vraiment une question que je me posais par curiosité (je suis absolument pas en mesure de dire qui devrait ou ne devrait pas manger ceci cela, aucun jugement de ma part ; seulement le désir de savoir comment se traduisait sa prise de conscience dans ses habitudes), parce que je me rends compte que les parcours sont extrêmement variés.
Et c'est marrant parce que, chez moi (je dis bien chez moi, chacun ses raisonnements, ses représentations du monde, ses prises de conscience), l'écologie et l'éthique (vis-à-vis des animaux) sont inextricablement liées. Dans ma tête, agir de manière écologique, c'est une manière de vivre selon mes valeurs, donc c'est éthique. Et comme tu dis, les enjeux environnementaux concernent au premier chef les animaux. Personnellement, même avant de me laisser happer par les questions du végétarisme, quand je faisais attention à ne pas gâcher (produits, eau, électricité), à recycler, etc, je le faisais en pensant aussi bien aux humains qu'aux animaux. Je fais partie des gens qui ont été sensibilisés aux questions climatiques à coup d'ours polaire sur sa banquise - et ça marche très bien chez moi
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. Non que ça ait fait de moi une bonne écolo (je suis malheureusement très loin du compte), mais ça a instillé un certain degré de conscience, je savais que mes actions avaient des conséquences à long terme sur des choses/gens/êtres loin de moi qui n'avaient rien demandé. Pour moi, dans les deux cas, il s'agit d'évaluer sa consommation personnelle à l'aune non de ses propres critères, mais en tenant compte d'autrui (quand je fais telle action, qui en subit les conséquences ? qui souffre ?). Maintenant que je "végétarise" ma petite vie, je me dis qu'il était un peu bizarre de m'insurger contre la fonte des glaces qui tue les ours polaires (pour reprendre cet exemple canonique) tout en mâchant mon steak. Alors oui, on pourra me rétorquer que le problème avec les ours polaires c'est qu'ils disparaissent, contrairement aux boeufs, qu'on élève, qu'on multiplie. Mais en voyant un ours sur la glace, ce n'est pas seulement son espèce que je veux sauver, c'est aussi l'ours lui-même, en tant qu'individu : je ne souhaite pas la mort d'un animal. Question d'empathie.
Parce qu'en fait, aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu à la fois la fibre écolo et un amour pour les animaux mêlé d'empathie généralisée. Le végétarisme m'apparaît donc désormais comme une évidence, et en même temps je me dis que si je n'étais pas devenue féministe / si je n'étais pas sur le forum madmoizelle / si je n'avais pas croisé un ou deux végétariens "dans la vraie vie", je serais peut-être totalement passée à côté de tout ça (ou alors j'aurais fini par y arriver, mais bieeeeen plus tard)
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