ECM des végéta*ien.ne.s-véganes et des curieux.ses

[Membre supprimé 364647]

Ce qui me pose plus question c'est le côté légitimité : parler de véganisme et de son importance, tout en consommant occasionnellement des produits issus des animaux.

Je ne sais pas si je suis particulièrement légitime aussi parce que mon végétarisme est très récent mais quand j'ai décidé d'arrêter la viande, quelqu'un m'a dit quelque chose de très important qui m'a beaucoup aidé. Je ne sais plus si c'était quelqu'un sur le forum. On m'a dit que ce n'était pas grave si à un moment, je mange une fois de la viande, et que ce n'est pas une catastrophe qui réduit à zéro tout ce que j'ai fait. Ca m'a aidé parce que quand quelqu'un m'a invité dans un fast-food où il n'y avait pas vraiment d'options végétarienne, je n'ai pas énormément culpabilisé parce que c'était une fois et qu'honnêtement, je n'ai pas trouvé ça ultra fou, manger de la viande en fast-food ne m'avait pas manqué et j'ai repris mon régime végétarien juste après, mais c'est vrai que ça doit dépendre des raisons derrière notre végétarisme. Mais quand je pars de ce principe, ça m'aide parce que je ne ressens pour le moment aucune contrainte et ça ne me pèse pas. Pourtant j'adorais manger de la viande mais je ne ressens pas de manque parce que je peux me dire que même si j'en remange une fois, ça ne veut pas dire que je cesse d'être complètement végétarienne. Je trouve ça important parce que le fait de pouvoir se dire que je peux être flexible, ça me rends plus sereine dans ma démarche. Je pense vraiment que ça fait une différence dans mon appréhension du régime végétarien.

Je suis vraiment d'accord avec @Aesma sur le passage de la pureté militante, parce qu'en fait, si par exemple tu t'accordes une raclette au moins une fois dans l'année, ça veut quand même dire que pendant environ 364 jours tu as mangé végétarien. On voit l'exception et moins ce qu'on a fait le reste du temps. Peut-être aussi que c'est franchement nécessaire d'avoir des exceptions. Soit parce que tu peux te permettre une fois de temps en temps, soit parce que tu peux réaliser que c'était pas aussi ouf que dans ton souvenir. Pour reprendre mon anecdote sur le fast-food que j'ai eu récemment, ça m'a permis de me rendre compte que par exemple, la viande dans le burger était en trop : je ne trouve pas qu'elle avait du goût, et qu'au contraire, c'était la sauce qui faisait tout à ce niveau là. Pareil pour les nuggets, ça m'a fait le même effet que les nuggets blé-soja, parce que c'est surtout, encore là, la sauce qui faisait le truc selon moi. Du coup, est-ce que je salive en passant devant des fast-foods ? Absolument pas. Pour le coup je salive beaucoup plus devant une pizza aux légumes.

A titre personnel, je préfère d'ailleurs lire quelqu'un qui n'est pas une "végane pure", je trouve ça moins culpabilisant, et très honnête.

 

[Membre supprimé 361409]

@Mentalofresh Merci pour ton message !

L'anecdote sur le burger me fait sourire : hier je suis allée au Starbucks avec toutes ces nouvelles idées en tête, et je me suis dis "Vas-y je marque le coup, je prends un truc non vegan". J'ai fini par choisir un banana bread, sans trop d'envie mais je pense que psychologiquement il me fallait passer la barrière.

Ben au final, je me suis juste dis que je manquais rien de fou. Je l'ai pas trouvé extraordinaire, les desserts vegans que j'ai l'occasion de manger sont tout aussi bon. Ca me fera pas le même effet sûrement avec d'autres choses (le fromage à raclette vegan, je vais pas me leurrer, c'est pas au même niveau que le vrai, même si j'aime bien), mais ça m'a un peu détendue de me dire que j'allais pas forcément d'un coup avoir une folle envie de produits non vegan, mais que juste c'était une possibilité si jamais je me trouvais dans des situations où y avait rien d'autre.

Ma collègue a ramené des Schokobons, pendant une seconde j'étais tentée. Puis finalement ça m'est passée, j'en ai pas pris : je me dis que je préfère utiliser ma carte Joker pour de vrais besoins

 

[Jinko]

Une vidéo qui au titre me semble approprié dans le débat (même si je ne l'ai pas encore vue ) :

Poke @fadette67

 

[Mû.]

Hello par ici ! Ca fait plaisir de voir de l'activité sur ce topic (je me plains alors que je tente pas spécialement de relancer le truc moi-même )

@fadette67 j'en parlais ici il y a quelques mois, je suis passée par une phase de "retour en arrière", par facilité et fatigue mentale pendant quelques semaines. Et pendant quelques semaines j'ai mangé beaucoup plus végétarien que végétalien (ou en tout cas c'est l'impression que j'ai eue). Et puis à un moment je me suis sentie mal, coupable et tout ça donc je me suis dit que je revenais au végétalisme.
Depuis, j'essaie de trouver un juste milieu entre ma conscience, ma fatigue et ma gourmandise. Et j'assume de dire autour de moi que "je mange végan chez moi mais à l'extérieur ça m'arrive de manger végétarien quand c'est trop compliqué". Et comme j'ai rendu la chose "officielle", je me sens à la fois moins coupable de manger des trucs VGr de temps en temps et à la fois je me régule en me disant que cette fois-ci, c'est pas forcément nécessaire, que ce n'est que de la gourmandise et franchement, je veux pas donner une mauvaise image du véganisme sur demande autour de moi.
Bref, tout ça pour dire que je suis pas encore tout à fait à l'aise avec cet équilibre et ma gourmandise et mon boulot dans une école hôtelière n'arrangent rien concernant les envies subites

 

[Luonnotar]

Coucou, je suis un peu dans la meme problématique en ce moment, j'ai plus l'énergie mentale pour etre végétarienne à 100%, mais je me dis que ça fait 8 ans que je le suis, que j'essaye de manger vegan le plus possible. Donc OUI en ce moment à l'extérieur je remange de la viande occasionnellement, je suis dans une période stressante de ma vie, j'aime vraiment le gout de certaines viandes (#badVG) et cette comfort food m'aide à tenir mentalement. En vrai c'est ponctuel, ça m'est déjà arrivé (1 fois par an j'ai un gros craquage psychologique en gros) et vu ce qui m'attend cette année clairement j'ai pas l'énergie mentale de me "remettre sur le droit chemin", c'est bizarre de savoir que je suis en pleine dissonance cognitive mais que c'est ok. Bref j'essaye d'etre bienveillante avec moi meme, je suis consciente que la rénovation de ma maison me sert d'excuse et je me dis que une fois que j'aurai ma maison ce sera plus facile d'etre vegan, zero dechet et la meilleure personne possible et que je compenserai pour cette année.
D'ailleurs cette vidéo tombe à pic (à la base je voulais seulement vous la montrer mais j'ai raconté ma vie en fait )

 

[Shinigamylle]

@Luonnotar : Ba idem que précédemment ! C'est pas comme si ça t'arrivais tous les 2 jours non plus.... En plus je trouve qu'il est vraiment difficile de remanger de la viande après avoir été végétarien pendant longtemps, du coup c'est pas comme si c'était une partie de plaisir non plus (sur le coup le goût oui, mais c'est certain qu'on se sent mal après).

Encore une fois, ces quelques craquages en cas de moments difficiles ne vont pas effacer tous les efforts que tu fais au quotidien ! Si ça peut permettre d'éviter d'enfoncer encore plus le clou dans des périodes de mal-être, il ne faut pas s'en vouloir. Et voir le positif de, encore une fois, de comment le monde serait différent si tout le monde consommait viande et/ou produits animaux à la même fréquence

Genre, j'ai une amie à moi qui a décidé de manger très majoritairement végétarien pour des raisons économiques, écologiques et éthiques, mais que, à l'extérieur ou pour marquer le coup pour des occasions particulières, si elle en a envie, manger de la viande (de bonne qualité). Ba je trouve ça super, le monde se porterait bien mieux si tout le monde faisait 3/4 comme elle fait déjà !

 

[Léona B.]

Je suis si contente de voir ce sujet abordé par @fadette67 car je suis exactement dans la même optique en ce moment. J'ai été une végétarienne très stricte pendant des années (sauf erreur d'achat) et cette dernière année, j'ai un peu lâché du leste et c'était hyper dur moralement, j'avais l'impression de me trahir. Depuis que je suis enceinte, je ne mange plus de fromage intéressant et je dois faire beaucoup plus attention à ce que je mange en général (toxo et listériose, si je ne me trompe pas) et c'est tellement lourd. Ma grossesse a en plus ramené des souvenirs de nourriture doudou de mon enfance et dans mon enfance, à la maison, on n'était pas végé du tout (je rêve de jambon de bayonne et de saucissons, c'est difficile certains jours)

L'autre fois avec mon chéri, on a acheté des croustibates pour manger à la maison avec un riz et une sauce au beurre blanc et c'était sublime C'était pas simple éthiquement pour moi, mais les restrictions alimentaires tapent sur mon moral et j'ai décidé que ma santé mentale était plus importante qu'une portion de poisson par mois (on parle de ces quantités là pour le moment, c'est ridicule en plus !), encore plus en ce moment où je suis fatiguée à cause de bébé qui arrive.

 

[Membre supprimé 364647]

De mon côté, j'ai quand même l'impression que ça a un peu changé mon rapport avec la nourriture. Tout à l'heure j'ai eu envie de commander à manger (grosse grosse flemme de cuisiner), sauf que je n'avais pas envie de prendre un burger dans un fast-food bien connu (honnêtement ça ne me fait pas spécialement plus envie que ça pour le moment), j'ai déjà une pizza végétarienne dans mon congélo et les quelques options végé pour les burgers ne me tente pas plus que ça (notamment parce que je ne les ai pas encore goûté et que je ne sais pas à quoi m'attendre : je n'avais pas aimé les burgers veggie de chez BK par exemple). Au final, je me retrouve quand même à faire chauffer un truc vite fait chez moi.

J'ai l'impression que le fait de ne plus manger de viande, ben je regarde un peu plus ce que je mange et il y a des plats dont je n'ai pas spécialement envie alors que je me régalais avec. Par exemple, des lasagnes. Je suis passé devant hier en faisant mes courses mais je n'ai pas trop eu envie. D'ailleurs, je pensais que pouvoir trouver des plats équivalents en version végétale m'aiderait, mais pas tellement ! Le hachis parmentier ou les lasagnes, version végétales, ce n'était pas mauvais mais ce n'est pas quelque chose sur lequel je me jetterai. De même que dans le cas du burger veggie de BK, ben j'ai pas du tout aimé la texture du steak végétal donc je n'ai pas particulièrement envie de steak vegan. A l'inverse, je pense que si j'aime beaucoup la pizza aux légumes, c'est peut-être parce que je n'ai pas l'impression que c'est un produit "qui remplace", mais un plat à part entière (vu qu'on met ce qu'on veux sur les pizza). C'est probablement psychologique, ou peut-être que je n'aimais pas autant la viande que je le pensais, pour le moment je n'ai pas vraiment de manque (mais peut-être plus tard ?). Bien que, j'apprécie quand même les panés végétal (qui peuvent ressembler à de la viande blanche), donc ça dépend. Avec le recul, je ne pense pas que ce soit vraiment la viande qui peut me manquer, mais des saveurs qui l'accompagnait. Par exemple, dans le cas des lasagnes, c'est surtout le goût des lasagnes (les pâtes), la sauce et la béchamel que je retiens plus que la viande (qui maintenant que j'y pense, était plutôt sèche/sans goût attractif).

 

[Booberry]

Spoiler: Discours potentiellement pro-vegan, n'a pas pour but d'être culpabilisant

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[Shinigamylle]

@Booberry :

Spoiler

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[Roxane E]

Je ne poste pas très souvent ici mais je pose ma petite pierre à l'édifice de "la pureté militante c'est contre-productif".

Je ne suis pas et n'ai jamais été vegan, mais par contre j'ai arrêté complètement la viande depuis plusieurs années. Je n'ai pas encore sauté le pas d'arrêter le poisson, mais j'ai par contre essayé de ne pas céder à la faciliter de juste remplacer mon volume de consommation de viande par un volume de consommation de poisson. Donc je n'en mange pas vraiment plus qu'avant.
Je me sens un peu coupable de ne pas "faire plus", mais en fait ben je fais déjà beaucoup comparé à la grosse majorité des gens qui m'entourent. Et en plus je suis TDAH non-diagnostiquée donc acquérir de nouveaux réflexes de cuisine, penser à acheter tous les ingrédients pour une recette que je veux faire, etc, avoir l'énergie de cuisiner les jours où je n'ai pas d'énergie, aller au bout de la recette même si en cours de route je trouve finalement ça trop long ou trop ennuyeux, tout ça c'est plus compliqué pour moi que pour quelqu'un de neuro-typique.

Et des fois, très rarement, je me retrouve dans des cas où en fait juste, là à l'instant T, ne pas manger de viande, même si ça paraît facile à d'autres et que d'habitude c'est un réflexe durement acquis pour moi, c'est au-dessus de mes forces. C'est généralement des situations sociales vu que je n'ai pas de viande chez moi à part quelques trucs pour mon mari mais il y a toujours pile la quantité pour lui donc c'est pareil que si il n'y en avait pas (il mange encore du jambon dans quelques plats "tradi" qu'il a du mal à imaginer sans).
Mais genre ça m'est arrivé en mariage (c'est mon lieu de travail les mariages) qu'au moment où on est servis je reprécise au serveur que je suis végé, et qu'il me réponde qu'ils n'avaient pas l'info. Ben j'ai bossé 14 heures environ à ce moment-là, il me reste encore quelques heures, j'ai la dalle, et si en plus la viande a l'air vraiment bonne (avant j'étais une viandarde, donc même si de plus en plus le goût me dégoûte vite, j'apprécie encore quand c'est de la très bonne qualité et que j'en mange en petite quantité), je prends la moitié de ma part de viande et je file le reste à mon mari.

J'ai pas la force de faire un scandale pour avoir un truc ou pour me contenter de l'accompagnement quand tout le monde autour fait des éloges de combien la viande est bonne. J'ai la chance d'avoir quelques personnes safe autour de moi qui je sais ne me feront aucune réflexion et ne viendront pas agiter mes incohérences devant mon nez si je fais une petite entorse parce que j'en ai besoin (mon mari, quelques amis, ma mère). Quand je suis avec ces personnes je me sens libre de faire le choix qui me correspond à l'instant T.

Quand je suis avec les membres de ma famille qui ont été horribles avec moi à chaque repas partagé pendant plusieurs années depuis ma transition, même si maintenant ça va mieux et qu'ils ne me font presque plus de remarques, je m'en tiens à "pas de viande". Parce que même si ça me coûte ce jour-là, ça me coute au final pas autant que de devoir gérer leur réaction.

Et au final je crois que depuis que je m'autorise ces entorses, au final j'avance un peu plus vite dans le bon sens, parce que je m'autorise aussi plus souvent de tester des choses complètement vegan au lieu de me contenter des trucs végétariens ou pesco-végétariens. C'est un peu comme si me rendre compte que si "manger un bout de viande une fois tous les 6 mois" ne remet pas en cause ce que je fais au quotidien, c'est pas parce que je ne suis pas vegan que je ne peux pas essayer de consommer vegan le plus de fois possible. Oui ça sera moins bien que ce que fait une personne vegan, mais on s'en fout en fait. Chaque plat vegan que je fais ou chaque pot de pate à tartiner que je choisis vegan plutôt que seulement végétarien, c'est un peu de souffrance animale en moins, et une petite pièce de plus dans la boite à vote économique de la société pour dire que j'aimerai bien un monde plus respectueux de la nature.

Et pour le côté "tenir un blog vegan alors que je m'autorise des entorses", pour le coup moi les seuls contenus vegan que je suis avec plaisir et sur le très long terme, c'est les contenus de personnes qui ne jugent pas le comportement des autres, et encourage tous les efforts dans le bon sens, même minimes. Donc je suis sûre qu'en apprenant à être bienveillante avec toi-même sur tes moments où tu sors de ton régime idéal, ça se ressentira aussi dans ton contenu et ça plaira à plein de gens.

 

[Membre supprimé 364647]

C'est un peu comme si me rendre compte que si "manger un bout de viande une fois tous les 6 mois" ne remet pas en cause ce que je fais au quotidien

Pour moi ce n'est pas "un peu comme si". Ca ne remet en effet pas en cause que le reste du temps, tu n'en avais pas mangé, et c'est déjà beaucoup

On a tendance à voir ce qu'on fait pas et pas ce qu'on fait.