Témoignage lu sur le FB Stop harcèlement de rue:
« C’est la grève des transports en commun à Paris, j’attends désespérément mon RER pour me rendre au travail. Je suis seule et dans mes pensées lorsque j’aperçois un homme à ma gauche qui cherche à rentrer en contact avec moi. Il me pose des questions de banalités (l’heure, râler sur la grève etc), il n’est pas agressif cependant il est lourd, inintéressant et insistant. Je vis à Paris depuis 5 ans, j’ai l’habitude de ce genre de type, j’enfile donc ma carapace de femme pas commode et je me referme sur moi-même, lui faisant comprendre que la discussion va prendre rapidement fin. Lorsque sur notre gauche arrive une jeune fille (16 ou 17 ans), seule elle aussi. J’aperçois alors cet homme se détourner de moi pour reproduire le même scénario avec elle. Peut importe l’âge, cette jeune fille adopte la même attitude que moi, elle se braque et essaye de l’éviter. J’observe la scène avec beaucoup d’attention prête à intervenir. Le RER arrive enfin, il est évidement surpeuplé. La jeune fille se dirige vers un wagon différent du mien, l’homme la suit. Elle s’en aperçoit et décide de quitter le wagon pour venir dans le mien. L’homme sort aussi et nous nous retrouvons tous les trois collés serrés dans ce train bondé.
Je continue d’observer l’attitude de ce type avec attention. Il est collé à elle, je le vois, ça la gêne mais les gens sont les uns sur les autres, ni l’une ni l’autre ne pouvons bouger. A chaque arrêt, mouvement de foule mais l’homme se remet constamment derrière elle, collé à ses fesses. Sauf qu’à un moment la vu se dégage et je m’aperçois de ses intentions : ce mec est un frotteur. Je vois son sexe en érection sous son pantalon et ses mouvements de va et viens contre elle. Elle s’en aperçoit mais ne comprends pas bien se qu’il se passe. Je suis outrée, scandalisée et je boue à l’intérieur de moi même. Il y a trop de monde, je suis bloquée et je ne peux toujours pas bouger. Nous arrivons enfin à une station où une masse de gens descendent sur le quai, je décide d’agripper la jeune fille par le bras et la tire derrière moi. Elle est plaquée contre la paroi du train. Je me retrouve entre elle et lui, face à lui. Je lui fais des yeux noirs, il comprend que je sais ce qu’il est entrain de faire, il fait mine de s’excuser pour la proximité, qu’il y a du monde etc. Je ne répond pas, je lève le menton bien haut et le fixe avec un air sévère. Il baisse les yeux. Avec la jeune fille nous sortons à la station Châtelet, je la prend par la main pour ne pas qu’elle me file entre les doigts. Je me sens une âme de grande soeur et je ne veux pas la lâcher. Une fois sur le quai, elle me remercie mais ne comprends pas ce qu’il s’est passé. Elle est consciente qu’une chose anormale s’est passée. J’ai été témoin de tout et je lui explique qu’elle a été victime d’un frotteur et je lui donne les détails ragoutant pour qu’elle soit marquée par la réalité des choses. Je lui explique qu’il faut faire très attention à ce genre d’homme prédateur. Elle est sous le choc mais avertie. Je vous narre cette histoire car si vous êtes témoin d’une agression quelconque, s’il vous plait, réagissez. Ne laissez pas les jeunes filles dans la peur, la panique, l’incompréhension et l’impuissante. La peur peut paralyser les femmes victime d’agression mais à l’intérieur d’elles-même c’est des hurlements. Simuler que c’est une connaissance, prenez-les par le bras, extirper les de leur agresseur. Sauvez-les. »
Bravo à elle! Après je ne juge pas les gens qui ne réagissent pas,ce n'est pas toujours simple non plus et je ne suis pas sûre que je réagirais si je le voyais.