@Théodora- je dirais que le simple fait de ne pas avoir à penser à quelqu'un d'autre en permanence, c'est un monde que je ne connais pas. Mon esprit sera toujours "encombré par eux", il faudra toujours que je les considère comme une priorité même sur certains trucs qui sont particulièrement vitaux pour moi. Parce qu'ils n'ont pas demandé à être là, et que je leur dois de les mettre en premier (et cette idée me convient, c'est simplement factuel).
Par ailleurs, je pense que supposer que les CF font la même chose que nous quand on n'avait pas encore d'enfants, c'est oublier la variable temps qui passe. Le fait de ne pas vouloir d'enfant, ce n'est pas quelque chose qui empêche de murir. Ce qu'on faisait quand on ne les avait pas, ce ne sont plus des choses que l'on fera forcément 10 ans plus tard. Objectivement, je vois des amis sans enfants faire des choses que la jeunesse ne m'aurait pas permis de faire avant, et que je ne peux pas faire aujourd'hui, alors que j'ai des enfants.
Les enfants, c'est pas un truc en plus dans un monde unique, c'est un univers un peu parallèle.
@Trouscaillon mais tellement, mais c'est pire puisqu'on y va volontairement dès le départ. Au point que même si je refuse de croire à l'instinct maternel, des fois tu te demandes quand même par quel truchement magique, tu peux les adorer à ce point, même quand ils te cassent les pieds, et la sensation que tu as quand tu leur fais des câlins, ça sort d'où ça. C'est très égotique comme truc.
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Par ailleurs, je pense que supposer que les CF font la même chose que nous quand on n'avait pas encore d'enfants, c'est oublier la variable temps qui passe. Le fait de ne pas vouloir d'enfant, ce n'est pas quelque chose qui empêche de murir. Ce qu'on faisait quand on ne les avait pas, ce ne sont plus des choses que l'on fera forcément 10 ans plus tard. Objectivement, je vois des amis sans enfants faire des choses que la jeunesse ne m'aurait pas permis de faire avant, et que je ne peux pas faire aujourd'hui, alors que j'ai des enfants.
Les enfants, c'est pas un truc en plus dans un monde unique, c'est un univers un peu parallèle.
@Trouscaillon mais tellement, mais c'est pire puisqu'on y va volontairement dès le départ. Au point que même si je refuse de croire à l'instinct maternel, des fois tu te demandes quand même par quel truchement magique, tu peux les adorer à ce point, même quand ils te cassent les pieds, et la sensation que tu as quand tu leur fais des câlins, ça sort d'où ça. C'est très égotique comme truc.
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). D’ailleurs je me souviens des « déjà parents » qui me disaient plus jeune de « profiter de ma liberté », de ne pas faire trop vite d’enfants… A la fois je comprenais intellectuellement ce qu’ils voulaient dire, et en même temps ça n’est qu’en perdant cette liberté que j’ai mesuré ce qu’elle signifiait.

(parce que j’ai eu le contre-exemple de ma mère qui s’est complètement fondu dans sa maternité et c’est problématique à bien des égards, la façon dont elle a vieilli à partir de la quarantaine, désœuvrée et suspendue à ses enfants pourtant autonomes, est assez tristoune). J’aime par exemple beaucoup lire et dessiner, il m’importe TRES FORT de faire comprendre à mes enfants (encore petits) que j’ai besoin de cultiver cet espace, que c’est mon jardin à moi, qu’ils doivent le respecter et… cultiver le leur. Faire respecter cette barrière est fondamental pour ma santé mentale, même si aujourd’hui ça reste symbolique parce qu’ils sont en bas âge et qu’ils ont effectivement beaucoup besoin de moi (je ne prétends pas que je suis une femme libre parce que je dessine des pâquerettes le dimanche devant mes enfants m’voyez, mais je veille déjà à leur envoyer le message ostensible que moi aussi, individuellement, je fais des choses pour moi). Je n’ai pas du tout envie que mes enfants aient la sensation que ma vie leur est dédiée et que tout mon rapport au monde se joue à travers eux. Et dans le fond je pense que c’est aussi un cadeau que je leur fais que de cultiver farouchement mon individualité, mes envies et mes passions : mon épanouissement n’est pas suspendue à leurs choix, à leurs réussites et à leurs échecs. Enfant, j’ai senti très fort à quel point ma mère se définissait par rapport à nous, et je pense que ça a inhibé, ou en tous les cas compliqué, pas mal de mes élans ainsi que la découverte de qui j’étais, moi, indépendamment de ce que mes parents pouvaient penser ou souhaiter.