@chandernagor :
Ouais c'est trop ça, et pourtant généralement j'aime bien ce qui est populaire, mais quand c'est à propos de quelque chose qui me semble trop adulé pour ce que c'est, c'est tout à fait ce que tu dis, il faut rétablir la balance et renverser les idoles
Quelles rebelles en carton pâte
Je ne supporte pas mon manque d'inspiration quand on me demande des nouvelles des autres.
Déjà, je trouve souvent que c'est une question très chiante, parce que j'ai l'impression qu'elle est fréquemment méga conventionnelle (« Comment ça va ta mère en fait ? Et sa recherche de travail alors ?
» Super, génial, elle est toujours au chômage, je te sonnerai quand elle se trouvera un boulot, en attendant si on pouvait éviter de s'étendre sur les sujets déprimants ce serait avec plaisir
). Je ne crache pas sur les questions conventionnelles, je les trouve barbantes mais je sais bien que j'en use moi aussi, c'est pratique quand on n'a plus grand chose à se dire, que la conversation s'essouffle et qu'on veut se donner l'air attentionné et sympa
Non et puis je suis mauvaise langue, il arrive bien évidemment que les gens te demandent des nouvelles des autres de manière tout à fait sincère, par réel intérêt. Mais bon, dans tous les cas, si moi j'ai rien de croustillant et de transcendant à raconter sur la vie de la personne à propos de laquelle on m'interroge, j'ai tendance à bugger pour répondre à cette question, ce qui passe par un ton expéditif ou fouillis, et je m'auto-énerve
Parce que ouais, j'ai déjà du mal à hiérarchiser et à savoir ce qui est intéressant quand on me demande de mes nouvelles à moi, du coup je ne sais pas par quoi commencer et j'ai la flemme d'entamer une réponse, mais alors quand c'est des nouvelles des autres c'est encore pire. Ça combine le problème de la flemme et un autre problème : le fait que je n'aime pas parler à la place des autres.
Quand on me demande si je sais comment va la vie sentimentale de Marie-Jeannette, si j'ai des nouvelles de Pierre-Paulo qui est à l'autre bout du monde, ou comment va mon frère qui est en stage je ne sais où, j'ai toujours l'impression qu'on me prend au dépourvu et que ma réponse sera un tissus de platitudes qui ne sont pas du tout fidèles à ce que la personne en question vit, ou à ce qu'elle m'a raconté. Et puis parfois, je sais pas comment vont ces personnes, mais comme elles sont proches de moi, on s'attend quand même à ce que je réponde quelque chose, en bonne amie/sœur/fille qui se respecte.
Oh, ça me soule. Bon, je ne suis pas non plus un monstre social, donc je réponds, d'autant plus que je me monte la tête toute seule et que souvent, les gens se satisfont très bien d'une réponse expéditive.
Je ne sais pas si je suis la seule (je me pose des questions parce que c'est bizarre tout de même
), mais j'ai du mal à me faire ambassadrice de l'état d'esprit d'une personne quand je ne choisis pas de l'être. J'ai l'impression de ne pas coller à ce qu'elle ressent, et de fournir une réponse tout à fait inutile ou pas assez nuancée et détaillée. En plus je me sens un peu intrusive de répondre à la place des autres alors qu'ils ne sont pas là. Le pire c'est vraiment quand une amie me demande comment va la vie sentimentale d'une autre amie, qui est absente... J'en ai une qui est la reine de ça, elle me pose plein de questions hyper précises sur la vie de notre autre pote. Oh mais merde, passe-lui un coup de fil si tu veux les détails, je suis pas secrétaire moi
.
J'aime pas trop qu'on m'impose de jouer les intermédiaires quoi, je crois que c'est parce que quand je raconte quelque chose, j'ai du mal à dresser un plan d'ensemble sur une situation ou à synthétiser
.
Mais en fait oui, je rencontre ce problème avec toutes les questions qui demandent de décrire un truc très large (un voyage, "les amours" (
), le moral, la vie d'un individu depuis quelques mois...). Avant que je ne sois vraiment lancée dans ma réponse, ces questions m'irritent trop. Je dois être une interlocutrice horripilante pour les gens qui aiment la concision
(Pas citer svp !)