En ce moment, tout se délie, tout est complexe, et j'ai du mal à m'y retrouver.
Mon père entre dans ma vie pour la première fois depuis dix huit ans. Je le vois dans quelques jours et j'ai peur. On va échanger nos premiers regards, nos premières paroles etc. J'ai peur de ne pas lui plaire, qu'il se dise que je ne suis pas la fille qu'il attendait que je sois, de ne pas être à la hauteur. Pendant toute mon enfance et mon adolescence, j'ai pleuré en silence l’absence de ce père. Aujourd'hui, il est là, visiblement prêt à s'occuper de moi comme il aurait du toujours le faire. Mille questions se bousculent dans ma tête.
Comment dois-je l’accueillir dans ma vie? Les bras ouverts ou pas du tout? Dois-je lui montrer que j'ai souffert? Ai je le droit de le faire culpabiliser? Pourquoi faire ça? Au fond, je me suis toujours sentie à demi orpheline, et j'ai l'impression qu'on me rend ce qu'on m'avait volé à la naissance.
Je me sens conne parce que j'aime mon père, d'un véritable Amour d'une fille à son père alors qu'il n'a JAMAIS été là. C'est dingue, ça me perturbe un peu.
Il essaie de tout faire pour me rassurer, j'ai l'impression. Il m'a envoyé un sms cet après midi, ça m'a tellement fait plaisir. Il arrive au bon moment, il me sort la tête de l'eau, je compte tellement sur lui, sur sa présence.
Je meurs d'envie de l'appeler Papa, de le présenter comme tel, de dire comme une gosse 'mon papa a fait ci, mon papa a fait ça".
On va me l'interdire, je le sais. On va censurer ces sentiments que seul lui & moi allons comprendre et partager. Ma famille m'a déjà prévenue qu'elle ne voulait pas de ça, qu'elle n'accepterait pas. Je comprends, d'un côté, mais je n'ai pas envie de l'appeler par son prénom.
J'ai hâte de savoir plein de choses sur lui, si je lui ai manqué ou non, pourquoi il n'est jamais venu etc.
Je passe de la haine la plus profonde à l'Amour, c'est...troublant. J'ai l'impression qu'il me protège et que je gagne en assurance. Je ne suis (presque) plus l'enfant abandonnée mais celle qu'on attend de voir, qu'on appréhende. Il me fait sentir vivante.
Je sais que vendredi, il sera là, il m'attendra, le coeur aussi lourd que moi. On va savourer notre fin de semaine et notre début de we ensemble. Samedi je la vois.
Il me tarde tellement que cette semaine passe, oui.
Oui on s'accroche!
J'ai le sentiment que tu as à coeur d'écouter et de conseiller sans pour autant porter de jugement, tu m'as déjà prodigué de bons conseils, parler avec toi m'a aidée à y voir plus clair dans certains problèmes que j'avais, tu me sembles être une excellente confidente... Je comprends pas comment tu peux en arriver à penser qu'il n'y a "rien à sauver chez toi". En tout cas, des amies comme toi j'aimerais en avoir plus autour de moi!
