@broken-wings : Eh ben, le discours de tes parents m'a vraiment fait de la peine pour toi.
Déjà, sans vouloir être dure, c'est complètement bourré de clichés et de jugement. En plus du coup tu rentres dans leur jeu et tu te déprécies en te regardant sous le prisme des indicateurs que eux valorisent (le prestige d'une fillière par rapport à une autre, le fait qu'il y ait "un âge" pour tout et donc un âge où on n'aurait plus rien à faire à la fac, le fait qu'il faille être "dans les temps" et que donc il y ait des années qui se "perdent"...). Et puis je trouve ça vraiment très triste de te comparer à qui que ce soit, et de voir que pour vous ta cousine est un modèle d'échec, une personne qu'on cite comme menace d'avenir. Considérer que c'est "un cas" juste parce que sur le plan scolaire elle a eu un parcours mouvementé, je trouve que c'est dommage.
Franchement je ne suis tellement mais tellement pas d'accord avec tout ce qu'ils te reprochent mais également avec la conception de la vie que ça induit que je ne sais même pas quoi te dire pour te remonter le moral. Et pourtant j'en ai envie parce que ton message m'a fait mal au cœur.
Je trouve que tout d'abord, tu devrais prendre de la distance par rapport à ce qu'ils te disent. Je pense que c'est bon, tu as compris ce qu'ils te reprochent, maintenant quand ils te refont ce genre de procès où ils te descendent sur tout, "déconnecte-toi" et mets toi en mode pilote automatique... Sinon ça devient du lynchage psychologique de s'entendre rabâcher les mêmes critiques alors qu'on les a déjà intégrées.
En plus tu devrais relativiser les voies de réussite qu'ils valorisent. Dans l'absolu tu es d'accord avec eux ? Parce que si tu n'es pas d'accord avec eux, le fait de relativiser pourra sûrement te faire du bien.
Et si jamais tu es d'accord avec eux, avec leur modèle de vie, et bien même dans ce cas-là, je pense qu'il faut que tu dédramatises vraiment. A la fac il y a énormément de personnes qui retapent leur première année, et en plus si l'idée d'avoir une année de "retard" te déplait, tu peux encore te rassurer en te disant que finalement tu es pile à l'heure puisque ton année d'avance compense ce retard. Il n'est pas trop tard pour te mettre à bosser (enfin tu as l'air de dire qu'il est presque trop tard... Mais peut-être que si tu reprends confiance en toi et que tu te donnes des objectifs, tu arriveras à reprendre les reines et à travailler pour toi).
Et puis oui vraiment sois plus indulgente envers toi-même, à nos âges c'est presque un rite de passage que de se chercher, de changer de chemin, de merder un peu... C'est en se trompant qu'on apprend aussi, et puis pendant qu'on se trompe il se produit des choses "positives" qu'on aurait jamais faites si on ne s'était pas trompé. (l'année que tu as redoublée n'a peut-être pas été fructueuse au niveau scolaire, mais est-ce que tout est forcément à jeter dans cette année ? Tu n'as pas rencontré de nouvelles personnes ? Vécu des moments géniaux qui auraient été impossibles à vivre si tu avais été entièrement investie dans ton année en droit (sans dire que c'est bien d'avoir glandé -si jamais tu as glandé-, je veux juste dire qu'on peut trouver du positif partout))
Et puis je connais ça, l'air je m'en foutiste alors qu'en fait tu es rongée par le sujet. Je ne sais pas trop comment on surmonte ça, peut-être en en parlant sur des forums comme ici, ou en allant consulter quelqu'un, "une oreille"...
En tout cas dédramatise ta situation, elle doit te paraître particulièrement horrible parce que tes parents te foutent la pression là-dessus, mais on est des milliers et des milliers à avoir peur pour l'avenir, à avoir l'impression parfois de faire les mauvais choix, de laisser le temps courir, et bon bah c'est la vie, c'est pas un long fleuve tranquille, et surtout c'est TA vie et pas celle de tes parents donc si à la limite quelqu'un a le droit de te mettre la pression, c'est toi.
J'espère que tu ne prendras pas mal mon message mais le discours de tes parents m'a énervée, j'y retrouve le discours de personnes de ma famille (éloignée) ou de connaissances par lesquels j'ai eu tendance à me sentir jugée avant de réaliser que je m'en foutais et que c'était ma vie. Mais bon je comprends tout à fait que ça puisse te miner et je ne pense pas qu'il y ait "une" solution face à ça, je voulais juste apporter mon soutien face à ton désarroi parce que j'imagine ce que tu dois ressentir.
Courage, j'espère que la situation va s'apaiser