J'avoue être assez surprise par certaines remarques faites sur ce topic.
Il est malheureusement tellement facile pour nous humains de partager la vie d'un animal, qui plus est quand il s'agit d'une espèce comme celle des canidés, sur laquelle nous projetons bcp de "mythes" (fidélité, obéissance, amour des hommes, etc..) que nous en oublions très souvent leur réels besoins.
Histoire de ne pas apparaitre comme une donneuse de leçon, je vais partir de mon témoignage, en tant qu'humaine depuis quatorze ans d'un petit coton de tuléar:
Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille mériterait qu’on lui rogne les ongles de pieds jusqu’au sang.
“
La vie n'est pas un long fleuve tranquille. Se sentir bloqué(e) dans une situation quasi insupportable est fréquent. Que ce soit un travail insatisfaisant, des infidélités chroniques du conjoint” ,ou un chien qui se transforme en petit démon. “
Quand la coupe est pleine, chercher à en sortir est tout à fait légitime. Mais trouver une issue favorable ne va pas toujours de soi.” Et là je ne suis pas d’accord avec le plus célèbre doc’ du net: l’issue favorable va souvent de soi, mais elle est parfois semée d’embûches. Alors plutôt que de prendre ce chemin, certes un peu chaotique, mais surmontable, on préfère prendre le sentier d’à côté. Vous savez, celui où de grandes palissades encadrent la route et où la brume rend l’horizon bien opaque, à peine distinguable.
Mais heureusement pour nous, nous avons toujours le choix de nous arrêter. De faire marche arrière. D’enfiler des chaussures confortables et entamer le parcours d’obstacle. Généralement c’est le fameux déclic qui nous fait nous arrêter. La célèbre prise de conscience. Dans mon cas, se furent les actes de mutilation de mon chien, qui furent l’électro choc. Ce fut brutal. Ca vous laisse un goût amer dans la bouche. Celui du remord.
Sidération, culpabilité, colère. D’avoir fermé les yeux aussi longtemps sur les besoin réels de mon compagnon à quatre pattes.
Parce que
non, sortir le chien dans le jardin plusieurs fois dans la journée ne peut être considéré comme un exercice physique suffisant et ce peu importe la race!
Non des câlins quotidiens ne remplacent pas une activité mentale.
=>
N'importe quel chien a besoin d'au moins (plus pour les races de travail, de chasse, les terriers et autres)
4h par jour de dépenses physiques et mentales
Non des promenades de temps en temps, en laisse attaché au collier, faites au rythme du maître, où la possibilité de renifler à sa guise est impossible, ne sont pas des moments de plaisir pour l’animal.
=> Nous nous devons de nous poser la question des
techniques éducatives que nous allons envisager pour éduquer notre animal afin qu'il puisse affronter notre monde d'humain qui lui est totalement inconnu (même si'l est une espèce domestiqué depuis des siècles).
La trachée du chien est similaire au fonctionnement de la trachée humaine. Un chien est capable d'affronter la douleur très longtemps et donc de tirer sur sa laisse malgré l'étranglement que lui procure le collier, puisqu'accéder à son environnement est, à ce moment, sa motivation principale. Nous devrions tous promener nos chien en harnais afin de leur éviter un inconfort qui peut fortement s'aggraver.
Non nourrir un chien quotidiennement, lui offrir de l’eau fraiche chaque jour, des gamelles propres, un toilettage annuel, le conduire chez le vétérinaire dès que le besoin s’en ressent, ne font pas nécessairement de lui un chien heureux.
=> Nous devrions délaisser l'emploi de la ration journalière pour ne nourrir notre animal qu'à travers des jouets distributeurs (cinq min de jeu mental = 50min de balade -qui n'est bien entendu pas à remplacer!).
@LeeAnna_ évoquait les Kongs à très juste titre, mais toute la ration de notre chien (ou une bonne partie, puisqu'on s'en sert aussi normalement pour l'éduquer) ne devrait être accessible qu'à travers ses jeux.
Non un chien qui n'est pas propre n'est pas forcément qu'un chien qui n'a pas encore compris qu'il fallait faire ses besoins dehors. Il peut aussi présenter un certain malaise (chien qui souhaite attirer l'attention parce qu'il n'en a pas suffisamment, chien stressé, etc...
Une petite vidéo pour illustrer tout ça, avec des personnes profondément amoureuses de leurs animaux, mais qui ne leur font pourtant pas du bien à cause d'un manque de connaissances (et je le redis: j'ai été dans ce cas là!).
On devrait toutes.s s'entourer de professionnel réellement compétent et se renseigner énormément avant de choisir de vivre avec un animal. Parce que choisir la race qui nous correspond le plus ce n'est qu'une infime étape. Ils restent tous des chiens avec des besoins similaires, mais à de des degrés divers. Très très peu de chiens sont aujourd'hui réellement épanouis dans notre société, tirent en laisse, ne reviennent pas au rappel, ne supportent pas leur congénères, sont réactifs au passant/invités/autres chiens, continuent de détruire leur environnement, etc.. Ce sont de vrais signes de mal être.
Notre chien nous parle en permanence, mais très peu d'entre nous savent réellement les écouter, parce que ce qu'ils peuvent nous renvoyer n'est pas toujours très agréable si on le prend en considération.
On néglige bcp trop l'investissement en temps (et parfois en argent) que va nous demander un tel animal! Un chien apprend tous les jours et l'éducation se fait tout au long de sa vie et il est très difficile de ne pas faire d'erreurs au tout début, surtout lorsque l'on est, comme ici en France, encore bercé par des mythes sur la dominance, et que des clubs canins voir des éducateurs particuliers continuent d'employer la force et l'intimidation (en prime d'outils coercitifs!) comme méthode éducatives avec des justifications complètement antropomophisées.
(Petite anecdote: Quand je me suis rendue compte le nombre de "non" que je pouvais dire à mon chien en une journée, j'ai totalement déchanté. Et ça ne s'est pas arrangé avec le fait de me renseigner sur les lois de l'apprentissage qui nous font prendre conscience d'énormément d'écueils dans lesquels nous tombons constamment avec nos animaux!)
Je terminerai ce message, qui j'espère, ne vous aura pas trop paru comme moralisateur
, sur la conclusion que je tire de cette aventure qui fut pour moi un réel parcours du combattant: j'ai totalement changé ma manière de vivre.
Je n'ai plus de grasses matinées, mon emploi du temps se construit autour de mon chien, et j'ai du prendre énormément sur moi pour changer pleins de petites habitudes idiotes qui freinaient notre progression (et accepter le fait que la pente du progrès n'est pas toute lisse et ascendante), mais aujourd'hui j'ai un chien que je peux emmener quasiment partout, qui ne se mutilent plus, avec lequel j'ai une relation non pas de dépendance mais qui se base sur la confiance mutuelle (et le respect mutuel -même si c'est toujours à nous humains d'apprendre le respect envers eux, parce que nous sommes entrés dans leurs vies et pas l'inverse!), je vis des moments extraordinaires et je ne regrette pour rien au monde tout ces changements qui se sont élargis à bien d'autres domaines dans ma vie.
En revanche je ne conseille pas cette aventure à tout le monde. Il faut être passionnée et pas simplement aimer les animaux. L'amour ne devraient même pas rentrer là dedans (un superbe article à ce propos:
http://flappysfriend.blogspot.fr/2015/10/lamour-cest-bien-joli-mais-la-vie-ce.html)
J'ai lu il y a quelques temps une citation sur l'amour qui est très juste selon moi: "L'amour ne donne aucun droit sur l'autre, seulement le devoir de le respecter" - Jacques Salomé.
Pour bien vous occupez de votre chien, vous devez l'aimer. Sinon tous les soins, activités, la vie quotidienne seront des contraintes et vous ne vous donnerez jamais la peine de combler tous ses besoins. Mais ce n'est pas suffisant, votre amour ne remplacera jamais les bienfaits d'une course, du suivi d'une piste ou d'une sieste réparatrice. Et votre amour n'annulera jamais les conséquences morales et physiques qu'auront un bain stressant, une visite terrifiante chez le vétérinaire ou la panique provoquée par le passage d'une moto.
L'amour c'est une condition nécessaire, mais non suffisante.