@L'Eau Rence Ça fait un moment que je pense que les Enfoirés, sont des enfoirés...
J'ai envie de parler d'un truc qui me tient à coeur, un peu un témoignage interne au milieu. Ça fait un moment, et j'ai vraiment aucun endroit où je peux en parler, sauf ici en fait.
Pour l'apparté informatif, je suis en M1 de psycho clinique intégratif, redoublante par manque de stage, et cette année je continue donc d'aller à un seul cours, celui de suivi de stage. Je n'ai toujours pas trouvé de stage et je cherche à me réorienter, parce que la psycho c'est trop "lourd" pour moi.
Ca fait donc trois ans, que j'entends mes collègues parler de leur stage, de ce qu'il se passe en institution. Ça se passe mal quasiment partout et à tellement de niveaux. Moi, rien que de me bouffer leurs récits, leur colère, de voir la prof exaspérée, 2h par semaine, ça me rend malade. Je sais pas si c'est notre génération, si c'est grâce à nos profs, à notre formation, mais on est tous abasourdie par tout ces défauts du système psychiatrique/psychologique. Fondamentalement, c'est de la psychophobie à plein d'étages, même si le terme n'est jamais vraiment dit. Travailler dans ce milieu, c'est juste un combat.
C'est un combat contre l'administration, contre notre système sociétal. Toutes les institutions manquent de moyens, manque de personnel. C'est un parcours du combattant pour avoir un stage, pour avoir un poste. Par ailleurs dans certains instituts psychiatriques, les psychologues n'ont parfois pas leur place et l'administration ne daigne même pas ouvrir de postes pour eux.
C'est un combat permanent entre psychiatres et psychologues. Les psychiatres sont souvent très condescendants par rapport aux psychologues, il ne voient pas leur utilité, ils se positionnent hiérarchiquement au-dessus d'eux. Beaucoup de psychologues se retrouvent bloqués, à ne pas pouvoir mettre en place ce qu'ils veulent, car les psychiatre ou l'administration les bloquent.
Il y a énormément de guerres d'ego. Entre psy*, avec les stagiaires... En vérité, les institutions ne sont pas pour la plupart des espaces safes de travail, vu les conflits qu'il y a entre les soignants.
Au milieu de ça, les patients sont largement malmenés. Par des institutions qui les bourrent de médicaments, les psy* qui posent des diagnostiques complètement farfelus face aux symptômes présentés par les patients, qui ne sont pas empathiques, détachés. Il y a les psy* et leurs égo, qui imposent leur point de vue aux patients, qui finalement ne propose rien d'adéquat pour eux. Les patients sont souvent vus comme des pathologies et plus comme des personnes.
Parfois on peut se dire que ce sont des situations rares, qui ne reflètent pas la majorité, mais c'est pas le cas. Je les entends, chaque semaine, et chaque jour de stage c'est un combat pour mes collègues. Vraiment, elles ont toutes de bonnes idées, de bonnes analyses, et se retrouvent à se confronter à des psy* cons, à se lamenter du traitement des patients.
Je sais pas trop ce que j'apporte, j'avais juste besoin de vider mon sac...