C'était sûrement le chaînon manquant qui faisait que je comprenais pas les liens@Lullabye
Je parlais de personnes transgenres parce que c'est pile poil le cas ( je ne parle pas de toi) où la conception de la réalité ( perçue de manière majoritaire avec l'équation sexe=genre) permet de maltraiter et de poser de mauvais diagnostic sur les personnes au motif de "perception de la réalité altérée" ( sous-entendu minoritaire) ( beaucoup de psychiatres sont très nocifs également de ce point de vue là. C'est pour cela que des listes de psy safes tournent). Je trouve cette exemple très parlant mais il me semble que c'est aussi le cas pour certaines personnes autistes ( le spectre autistique est large).
Et encore une fois, ce n'est pas toi en tant que personne ou professionnelle qui est attaquée.

Après disons que je voyais pas le débat initial posé par @AngelTen Richard II comme tel. Parce que là c'est disons, une réalité "abstraite", enfin conceptuelle plutôt. Moi j'évoquais plutôt la notion de réel, donc de réalité "matérielle". Là disons que pour moi c'est pas la notion de réalité qui rentre en compte, mais plus la notion de "norme sociale". Après, c'est juste qu'en psychologie, le terme de "réalité", il n’apparaît pas du tout pour les aspects sociaux, donc il y a peut être une grosse déformation professionnelle de mon côté qui fait que j'ai du mal à vraiment comprendre les liens que vous faîtes avec les personnes transgenre. La notion de réalité, en psychologie elle intervient vraiment de par son côté "matériel", avec l'idée d'objets (objets au sens large : choses, personnes etc.), donc elle intervient juste dans les questions de symptômes psychotiques comme les délires, les hallucinations, la déréalisation. Ce qui n'a strictement aucun rapport avec un aspect vraiment social, ou les personnes transgenre, ou même cette idée de majorité/minorité, et donc l'idée de norme.
En fait, je vais reprendre ce dont moi je parlais initialement. Il n'y a pas réellement d'idée de minorité versus majorité dans un délire, parce que je pense pas qu'on puisse parler de minorité quand il s'agit d'un individu seul. Une personne psychotique a un symptôme qui lui est propre, les délires partagés sont extrêmement rares. Une personne qui a des hallucinations, ses hallucinations lui sont propres. Certes d'autres personnes peuvent avoir des hallucinations, mais il s'agira d'autres hallucinations. Ce que je veux dire c'est qu'imaginons qu'une personne a une hallucination de type visuelle et voit une personne sur le pas de sa porte, logiquement on peut demander au monde entier, personne d'autre ne verra cette personne. Parce qu'il s'agit d'une hallucination, qui par définition est une perception altérée de la réalité, puisque c'est une perception sans objet à percevoir. C'est difficilement discutable. Si une personne vous dit qu'elle voit en face de vous une petite fille, et que vous ne voyez rien, vous allez vous posez des questions.
Une psychose, selon les symptômes, selon la psychose, c'est plus ou moins flagrant, et perceptible. Après il peut y avoir des erreurs de diagnostique quant à la nature de la psychose (voire même qu'on soit dans un état-limite). Parce que les limites sont parfois floues, parce qu'il y a des différences inter-individuelles. Mais ce qui caractérise une psychose ça reste que le rapport à la réalité est déformé, "anormal". Ce qui va intrinsèquement se manifester par de la souffrance ou un problème d'adaptation à son environnement.
Après, il y a la question du fait qu'on chercher à ce que ces individus "guérissent" ou du moins qu'ils s'adaptent à leur environnement, et non que l'environnement s'adapte à eux. Je pense que c'est un débat beaucoup trop large vu la pluralité des psychoses, et vu que chaque cas est différent. Et je pense aussi que concrètement ce n'est pas possible vu que par principe, ils évoluent dans une réalité différente que personne d'autre qu'eux ne peut tout à fait saisir. Pour reprendre l'exemple des hallucinations visuelles, ce serait difficile de pouvoir rentrer en contact avec elles puisqu'on ne les voit pas. Puis le second point, c'est que beaucoup de psychoses génèrent de la souffrance pour le sujet. Les hallucinations sont rarement gentille. Le délire paranoïaque est souvent dévastateur pour une personne. Le délire érotomaniaque va générer aussi de la souffrance pour autrui.
Je crois que le rôle du psychologue c'est de faire en sorte comme je le disais, que la personne puisse vivre aussi harmonieusement que possible avec son trouble, qu'elle puisse s'épanouir au mieux dans les différents domaines de sa vie, qu'elle puisse par exemple dompter ses hallucinations et les rendre moins agressives, ou essayer de calmer ses pensées délirantes ou du moins de les accepter. L'idée principale ça reste d'essayer de retirer la douleur, pas forcément le symptôme ou le trouble en soi, mais la souffrance que ça génère principalement. C'est pour ça qu'un individu peut très bien vivre avec une psychose stabilisée.
Maintenant pour en revenir aux exemples des personnes transgenres ou autistes. Je pense pas qu'on fasse appel à cette réalité matérielle, il n'y a pas de déformation de la réalité matérielle, il n'y a pas de symptômes délirants, on ne rentre pas dans le cadre de psychoses. Et pour moi, d'ailleurs, c'est pas le même "problème" qui se pose.
Pour les personnes transgenres, disons qu'ils sont minoritaires, et vus comme anormaux par certains, mais ça fait rentrer plutôt cette notion de norme sociale. Et c'est plutôt leurs valeurs, leurs idées, leurs opinions, qui sont différentes de la majorité des gens. Je parlerais pas vraiment de perception de la réalité différente, ni altérée. Disons qu'ils ont des conceptions différentes de la majorité.
Et pour les personnes autistes, c'est plutôt leurs interactions avec la réalité qui est différente. Je ne crois pas que leur perception de la réalité matérielle soit altérée, ou alors peut être dans le sens de l'intensité

Après le spectre autistique est très large, c'est aussi un continuum entre un peu tous les troubles, et entre le pathologique et le "normal". La question reste toujours de savoir si la personne est épanouie, si elle est suffisamment adaptée dans son environnement pour être bien et ne pas souffrir.
Un diagnostique ça ne se pose pas comme ça. Psychologue ou psychiatre ne viennent pas dans la rue poser des diagnostiques aux gens qu'ils croisent. Les personnes leur sont adressées, donc c'est qu'il y a une raison quelque part, une souffrance ou un manque d'adaptation, pas forcément un trouble au final. Mais ça me parait pas cohérent qu'une personne transgenre se prenne un diagnostique (comme "trouble de l'identité sexuelle") comme ça, de nulle part. Je suppose que si il/elle vient consulter, c'est que quelque chose à la base ne va pas. Après, bien sûr qu'un jeune peut être adressé par ses parents. Mais un psy est sensé faire la part des choses, si c'est juste les parents qui veulent que le gamin consulte alors qu'en soit lui n'a aucun soucis, c'est juste eux qui ont un problème avec lui, il n'a pas à suivre le jeune. Peut être qu'il peut suivre la famille pour résoudre le conflit, mais ça s'arrête là. Je pense pas qu'aux personnes transgenre, mais aussi aux personnes homosexuelles, ou mêmes aux ados rebelles, ou aux gamins un peu actifs.
Mais si une personne transgenre vient consulter parce que voilà, elle souffre, du regard des autres, du fait qu'on ne l'accepte pas, du fait qu'elle ait des difficultés à se comprendre soi-même ou que sais-je, le psy est censé l'aider à aller mieux, pas à lui faire changer son identité et le maltraiter (et encore moins lui coller un diagnostique inexistant).
Enfin, je sais qu'on ne vit pas dans un monde de bisounours dans le domaine psy. J'ai tendance à penser qu'il y a beaucoup de réac' chez les psychanalystes pures, et qu'il y a beaucoup de psychiatres qui ne sont pas psychologues. Il y a sûrement beaucoup de psychophobie chez les psychanalystes. Je sais pas, c'est l'idée que je me fais. Après je généralise pas, tous psychanalystes et psychiatres ne sont pas mauvais, et tous psychologues ne sont pas parfaits. Mais je sais que dans la réalité de la psychiatrie, ça peut être compliqué....
Disons que ce qui est commun à tous ces cas (personne transgenre, autiste, psychotique) c'est l'idée de l'acceptation, parce que ces personnes sont "différentes". Après je trouve qu'on ne peut pas mettre sur le même plan ce qui pour moi constitue un trouble comme l'autisme ou une paranoïa, avec une identité sexuelle/de genre. Etre une personne transgenre, c'est pas une pathologie quoi. La pathologie c'est peut être la dépression que ça peut engendrer à cause de la connerie humaine (aka, les gens qui ne les acceptent pas). C'est problématique de penser que c'est une pathologie d'être une personne transgenre ou [insérer toutes les autres identités de genre, et toutes les sexualités].
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