ECM féministe

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20 Avril 2015
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Témoignage écoeurant lu sur Empêcheuse de penser en rond:
*Témoignage d'empêcheuse*

"Je suis maman de deux enfants, dont le papa a la garde, et je recherche un logement depuis 2 mois. J'ai perdu mon travail (on m'a poussé a bout pour que je parte), et je reçois refus sur refus par les propriétaires que je rencontre. En effet, malgré le fait que j'ai un garant (le papa) et une allocation chomage, dès que je mentionne le fait que j'ai deux enfants, j'ai toujours la meme réaction: les gens se regardent entre eux et me demandent pourquoi je n'ai pas la garde, ils sont choqués et ne comprennent pas comment une "mère" peut laisser la garde au pauvre papa courageux qui va devoir s'en occuper seul (je les ai eu 1 an et demi seule, et personne ne m'a jamais dit que j'étais courageuse, c'était juste normal. Ce choix de laisser mes enfants la semaine a leur père était un choix réfléchi, et voulu par nous deux et non imposé). Suite à ça, on me fait comprendre que c'est louche et qu'ils ne préfèrent pas me faire confiance pour le logement. Après plusieurs refus sans me donner plus d'explications que ça, j'ai voulu prendre les devant lors de ma dernière visite, en ne leur disant pas tout de suite que j'avais des enfants. Tout se passe bien, ils me demandent mes justificatifs, me disent qu'ils préparent les papiers, etc. Sur certains justificatifs, évidemment, on y voit que j'ai des enfants, alors en envoyant ces documents, je mets en avant que le logement est pour moi, que je n'ai pas la garde des enfants, et que je souhaite juste prendre un nouveau départ dans ma vie de femme, sans jugement, sans discrimination. Une heure après, le propriétiaire m'appelle pour me dire qu'en fait il doit réfléchir (là je comprend que c'est tout réfléchi). Il me rappelera le lendemain matin pour me dire qu'ils ne retiennent pas mon dossier pour le logement car ma situation ne leur semble pas "claire". Quasiment à chaque fois j'ai du leur expliquer que non le papa n'aura pas à régler mon loyer, que j'étais adulte et indépendante et à même de régler moi même mes factures. Mais pour eux, une mère seule était forcément entretenue par monsieur (oui on me l'a dit!), incapable financièrement de s'occuper d'elle (je vis seule depuis 2 ans, durant lesquelles je n'ai jamais eu a lui demander un centime, au contraire je lui verse une pension alimentaire). Je dois trouver un logement au plus vite et je me retrouve dans une situation où je suis jugée sur ma condition de mère. Financièrement, je gagne 3 fois le montant des loyers des logements visités. Là je commence à me demander si j'arriverais à trouver un logement, tomber sur quelqu'un qui acceptera de me laisser une chance. Ma propre famille m'a tourné le dos quand ils ont appris que le papa reprenait la garde. Je ne pensais pas rencontrer ce genre de problème, ce genre de jugement, dans ma recherche d'appartement. Lors d'une visite la propriétaire ne m'a carrément pas cru quand je lui disais que c'était un logement uniquement pour moi, et insistait en me disant "mais ce n'est pas définitif, c'est un logement pour quelques mois j'imagine" (je ne visite que des T1 vu mes finances), "et vous récuperez vos enfants quand?" . Certains me sous-entendant que j'étais malhonnete et que s'ils acceptaient, ils se retrouveraient avec une locataire et toute la petite famille dans un studio, qui ne paierait pas son loyer (oui on m'a carrément dit qu'ils pensaient que je ne les paierais pas). Je suis quelqu'un d'honnête, qui n'a jamais eu de soucis financier, ou de non paiment de loyer.Je suis à bout et dépasser par ce que je vis comme une discrimination. Un ami il y a peu était dans mon cas de figure. Bizarrement, il a trouvé dans les 2 semaines un logement, et malgré ses enfants (dont il n'avait pas la garde), il n'a reçu aucune question déplacée sur ce sujet, au contraire des encouragements "oh ça ne doit pas être facile!", "Vous êtes courageux de redémarrer à zéro!", "Vous allez pouvoir recommencer une nouvelle vie!", etc etc. Je n'avais pas réalisé que dans cette société quand on est une femme, nous étions forcément vu comme une personne mauvaise ou à problème, une personne "louche" à partir du moment où on est une mère et qu'on n'a pas la garde de ses enfants. On doit forcément s'expliquer, se défendre, se justifier de ce choix, chose que l'on n'aura pas à faire si on est un père. Jamais je n'aurais cru être jugée sur ce choix de vie dans mes recherches d'appartements. Là j'avoue être désemparée et à bout de nerf..."
Ce sexisme décomplexé....:mur::mur::mur::mur: Franchement,en cliquant,je m'attendais à ce que l'Empêcheuse dise que le père était forcément congratulé alors qu'elle en avait fait autant et que les gens avaient trouvé ça normal,c'est pire encore. C'est vomitif! De quel droit juger quelqu'un (enfin une femme parce que pour un homme,ça passe crème :facepalm::facepalm::facepalm:) parce qu'elle n'a pas la garde de ses enfants? De quel droit dire que c'est "louche"??? Franchement,j'hallucine! C'est sans doute naif de ma part mais je suis sur le cul,je n'aurais jamais pensé qu'on puisse en être encore là.
 
8 Juin 2015
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@Lounala Je pense que dans la société actuelle les hommes voient facilement le rapport sexuel avec pénétration comme l'aboutissement classique et "normal" de toute entreprise sexuelle. Donc s'il s'attend à ça effectivement le chauffer un peu sans vouloir plus ça peut être très frustrant (et pas super agréable pour lui, donc pas très "sympa"), donc la fille aurait pu le prévenir.
Je pense qu'effectivement le fait qu'elle ai été entreprenante le matin a pu laisser penser au gars qu'elle avait changé d'avis (un non, ça veut dire "non" maintenant, c'est pas définitif, donc envoyé un signal laissant penser qu'on a changé d'avis ne me semble pas avoir grand chose a voir avec un "non respect du consentement" perso).

Le vrai problème c'est la vision classique normée de la sexualité masculine en fait, alors est-ce qu'il faut s'adapter ou pas pour ménager quelqu'un qu'on a dans son lit ou pas ? Perso j'aurais tendance à penser que oui, comme ta mère. Quitte a avoir une discussion après sur les rapports sexuels. En y réfléchissant je me rend compte que je classe presque ça comme de la "politesse" le fait de faire son possible pour ne pas faire éprouver de sentiments négatifs à l'autre, tant que l'autre fait de même.
 
6 Octobre 2012
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Paris
@Lounala : puis on connait pas la situation de la femme. Si ça se trouve elle aime le sexe mais elle souffre de vaginisme (ou va savoir quoi d'autre qui fait que la pénétration est douloureuse, c'est pas les options qui manquent) donc les caresses, les baisers, le contact et tout le reste lui plaisent mais la pénétration elle peut pas donc elle dit non.
Sous prétexte qu'elle peut pas/veut pas être pénétrée, elle a rien de droit de vouloir ? C'est franchement pas cool pour elle comme point de vue !
 
M

Membre supprimé 276733

Guest
J'ai l'impression que le point de vue exposé n'est pas "elle n'a rien le droit de vouloir si elle ne veut ou ne peut pas être pénétrée". Non, vraiment. On ne lui refuse pas d'avoir des désirs. Cependant, elle ne devrait pas se sentir le droit de les mettre à exécution sans être sûr que l'autre consent aux conditions particulières qu'elle veut imposer. Je pense plutôt que le problème est un simple manque de communication. La jeune fille aurait peut-être dû prendre le temps d'en discuter avec lui, pour lui dire ce qu'elle se sent prête à faire (visiblement, le toucher), et ce qu'elle ne veut pas qu'on lui fasse (la toucher). Cela lui aurait permis de voir si la situation lui convenait à lui aussi.

Ne rien dire et avoir des gestes assez implicites par la même occasion, c'est risquer de créer chez l'autre un horizon d'attente, et donc de plus grands risques d'être frustré. Toucher les parties intimes de quelqu'un a du sens, surtout dans notre société, avec laquelle il nous faut jouer, parce qu'elle ne changera pas du tout au tout comme ça, et qu'une personne qui va dans son sens a le droit de ne pas être brusqué sans accompagnement vers une déconstruction plus douce. Le toucher là, c'est suggestif, c'est induire une certaine dimension à l'acte même de toucher l'autre... On ne peut pas en vouloir à un homme de ressentir de l'excitation dans une telle situation : si l'objet de son désir le touche, c'est normal qu'il ait une réaction. Après, ce n'est pas DU TOUT une excuse pour la violer après (et heureusement, ce n'est pas ce qu'il a fait). Mais, clairement, elle lui aurait éviter de se faire des films, de s'exciter tout seul, et du coup de se sentir frustré après, en prenant le temps de lui en parler clairement.

Certes, elle lui avait dit non la veille. Mais on ne consent pas à la même chose d'un jour à l'autre, et ce n'est pas si incroyable d'imaginer qu'on puisse se sentir assez à l'aise, après une nuit de sommeil avec l'autre, pour lui permettre de nous toucher... chose qu'on peut exprimer avec des gestes suggestifs, parce que ça peut être plus sexy sans introduction. Mais dans le cas où on risque d'envoyer un mauvais message, c'est peut-être bien de prendre le temps d'avoir cette introduction quand même, oui.

Comme @123pourquoi, j'y vois une certaine politesse. Ce n'est pas comme ce livre qui ne sera pas acheté et n'en aura pas conscience : là, on a affaire à une vraie personne, avec une sensibilité et des envies. Avoir une érection dont on ne peut pas toujours s'occuper, ça peut être douloureux, alors c'est aussi prendre en considération les réactions du corps du gars en question que de lui demander "je ne veux pas être pénétrée, ça te dérange si je te touche ?". Déjà, ça lui permet à lui de dire "Je préfère attendre que tu sois totalement prête" s'il le sent plutôt comme ça (les conditions particulières font qu'il a aussi un consentement à exprimer). Et aussi, ça l'empêche de s’exciter plus que de raison, en s'imaginant une situation qu'il saura désormais impossible.

Après, ce n'est pas pour autant la faute de cette fille. Elle peut ne pas avoir conscience de ce qu'il se passe dans le corps de son copain (on n'est pas des hommes, je pense que notre façon de gérer la frustration et notre rapidité à ressentir de l'excitation ne sont pas les mêmes), ne pas se rendre compte de l'effet qu'elle produit sur lui, oublier qu'il a aussi un consentement à apporter... Et c'est justement là où je trouve plutôt normal qu'il lui exprime sa frustration, ça montre qu'ils communiquent et qu'ils peuvent voir ensemble quelles sont les limites à ne pas dépasser. Dans un sens comme dans l'autre...

C'est vrai que c'est dommage d'avoir à passer par toutes ces étapes et d'avoir à évoluer dans une société comme ça, mais... D'un autre côté, on n'a pas le choix et il faut essayer de vivre avec... en attendant de progressivement sortir de ce schéma de fonctionnement. Mais pas en l'imposant à l'autre, non, plutôt en l'accompagnant dans cette démarche pour qu'il la comprenne et l'intègre à son tour sans la subir.
(Et bien entendu, c'est à refaire chaque fois que le partenaire change, chacun ayant droit au même respect, et à la même compréhension...)
Vous en pensez quoi ?
 
25 Janvier 2016
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Oui elle avait sans doute envie de câlins, de caresses ou de sexe sans pénétration et l'autre n'a rien pigé :dunno:
N'empêche j'admire cette fille d'avoir pu dire Non et le tenir... J'ai toujours du mal à respecter mon propre consentement à cause du comportement des mecs en face: je te tire la tronche, je fais du marchandage, j'insiste ou je fais du chantage affectif...
Du coup tu cedes, tu consents pas :sweatdrop:
 
9 Mars 2014
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lutinreveurblog.wordpress.com
Je suis super gênée, il y a quelqu'un de mon entourage qui dit que refuser d'avoir des relations sexuelle avec son partenaire, c'est abusif. En plus la conversation concernait l'asexualité et la personne disait que ne pas prendre en compte les désirs de son partenaire c'est abusif et que c'est naturel dans un couple d'avoir des relations sexuelles et que s'il fallait faire des compromis mais où irait le monde ? (en gros pas de compromis sur les relations sexuelles, c'est un dû)
 
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